| ESCOMPTE, subst. masc. A.− Achat ou vente d'un effet de commerce non échu, sous déduction d'une somme proportionnelle au temps restant à couvrir jusqu'à l'échéance. Les sommes que lui devait le tonnelier pour l'escompte des cent cinquante mille francs d'effets hollandais (Balzac, E. Grandet,1834, p. 190): 1. Quiconque a présenté des effets à l'escompte, sait, qu'outre les six pour cent dus légalement, l'escompteur prélève, sous l'humble nom de commission, un tant pour cent qui représente les intérêts que lui donne, au-dessus du taux légal, le génie avec lequel il fait valoir ses fonds.
Balzac, Illus. perdues,1843, p. 591. − P. ext. ♦ ,,Opération de Bourse à l'aide de laquelle l'acheteur à terme peut se faire livrer à toute époque avant l'échéance les titres achetés ferme ou à prime`` (Ac. 1932). ♦ Commerce des effets non échus. Faire (de) l'escompte. Un sieur Coussangettes, installé à la Guadeloupe pour faire l'escompte et la banque (Pourrat, Gaspard,1930, p. 9): 2. L'onéreuse nécessité de faire de l'argent avec du papier me force à recourir aux talents d'un ex-huissier révoqué (...) et qui fait de l'escompte pour sécher ses larmes.
Bloy, Journal,1904, p. 208. B.− P. méton. 1. Somme déduite lors de l'achat ou de la vente d'un effet de commerce non échu. Je souscrirai des effets à l'ordre de Monsieur Charles Claparon, banquier; il en donnera la valeur, moins l'escompte (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 16): 3. Il eut à payer à son frère une bonne somme dont il s'acquitta (...) en effets de commerce. Effets que l'Américain n'accepta qu'en prenant un escompte de huit du cent.
Pourrat, Gaspard,1922, p. 15. ♦ P. métaph. Las des escomptes qu'il supputait sur l'avenir, il aimait avec le vieillard à remonter les heures mortes de leur vie (Kahn, Conte or et sil.,1898, p. 24): 4. ... tout ce confortable ecclésiastique, tout ce reste et ce recommencement de luxe religieux, consolent un peu le souvenir des magnificences passées et fait prendre patience à l'espoir rétrospectif qui s'ennuierait trop sans quelque escompte sur le lent avenir.
Verlaine,
Œuvres posth.,t. 1, Souv. et fantais., 1896, p. 240. − Taux de l'escompte, taux d'escompte. Taux de la somme déduite, généralement fixé par les autorités monétaires. L'élévation du taux de l'escompte et des intérêts (About, Grèce,1854, p. 179). 2. P. ext. Remise accordée à l'acheteur payant avant le terme habituel ou convenu. Comme ils payent comptant, ils bénéficient encore de l'escompte de dix-huit pour cent (Zola, Bonh. dames,1883, p. 573).On vous paye comptant... Je demande une remise, un escompte (Goncourt, Journal,1893, p. 418). Prononc. et Orth. : [εskɔ
̃:t]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1597 esconte « retenue faite sur une somme escomptée » (P. de Savonne, Arithmetique, p. 275 ds DG). Empr. à l'ital. sconto « id. », attesté dep. 1332 (Statuta Calimata ds Tomm.-Bell.), déverbal de scontare (escompter*). Fréq. abs. littér. : 112. Bbg. Hope 1971, p. 189, 283. |