| ESCOGRIFFE, subst. masc. Fam. Homme de haute stature, généralement mince et mal bâti, dégingandé; p. pléonasme, un grand escogriffe. (Quasi-)synon. échalas.Sur la muraille, l'ombre démesurée, effrayante et baroque de ce grand escogriffe en chemise (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 123):Figurez-vous un escogriffe tout nu, noir de poil, efflanqué, les clavicules et les côtes marquées par le clair de lune, la peau couleur de pruneau, l'air arabe, avec une tête osseuse, bornée de chamelier et, sur le ventre, un grand tatouage violet d'oiseau.
Arnoux, Juif Errant,1931, p. 28. − En partic., péj. ♦ [Appliqué au physique] Individu dont l'allure louche incite à la méfiance. Madame avait déjà viré toute une bande de mirontons, des escogriffes du concours (Céline, Mort à crédit,1936, p. 511). ♦ [Appliqué au moral] Bandit, escroc, voleur. Je ne suis ni un escogriffe, ni un tire-laine (Sand, Beaux MM. Bois-Doré,t. 1, 1858, p. 171).Les grands escogriffes à favoris, qui ont du bandit et du charlatan dans l'air (Goncourt, Journal,1863, p. 1353). Prononc. et Orth. : [εskɔgʀif]. Fér. Crit. t. 2 1787 écrit escogrife. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1611 (Cotgr.). Mot d'orig. obsc. (FEW t. 21, p. 281a), orléanais selon Cotgr. Peut-être composé de griffe* (cf. griffer « ravir, emporter » au xviies.) et d'un 1erélément obscur qui pourrait être escroc* (cf. Sain. Sources t. 2, p. 330). Fréq. abs. littér. : 35. |