| ESCARPIN, subst. masc. Chaussure légère à semelle fine qui laisse le cou-de-pied découvert. Crottant ses bas de soie et gauchissant ses escarpins (Balzac, Goriot,1835, p. 43).Il était chaussé de petits escarpins de bal (Gide, Faux monn.,1925, p. 1173):− Une vraie dame, hein? dit Nadine en pivotant sur elle-même; avec son manteau de fourrure, ses bas, ses escarpins, elle avait l'air élégante et presque féminine.
Beauvoir, Mandarins,1954, p. 96. − Loc. proverbiale. [Comme symbole de luxe ou d'un certain apparat] Le sabot vaut bien l'escarpin (Béranger, Chansons,t. 3, 1829, p. 202). − P. plaisant. ♦ Lever, jouer de l'escarpin (fam.). S'enfuir. Cf. J.-F. Rolland, Dict. mauv. lang., 1813, p. 61. Rem. Attesté ds Ac. 1835-1932. ♦ Escarpins de bois, de Limoges, du Limousin Sabots. Des sabots baptisés, dans le langage de la prison, du nom « d'escarpins en cuir de brouette » (Goncourt, Élisa,1877, p. 166). Prononc. et Orth. : [εskaʀpε
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1509 escalpin « léger soulier découvert » (J. Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, I, 24 ds Hug.); 1534 escarpin (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V. L. Saulnier, chap. 54, 13, p. 297 : souliers, escarpins et pantofles). Empr. à l'ital. scarpino « id. », attesté dep. xive-xves. (doc. de Sienne ds Tomm.-Bell.), dér. de scarpa « chaussure » (v. escarpe1). Fréq. abs. littér. : 78. Bbg. Hope 1971, p. 189. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 203. |