| ESCARBOUCLE, subst. fém. Vx. Pierre précieuse, variété du grenat rouge foncé brillant d'un éclat vif. Briller, luire comme des escarboucles. La robe de Tryphéra était une mince étoffe glauque entièrement brochée d'iris à larges fleurs. Une escarboucle montée d'or la plissait en fuseau sur l'épaule gauche (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 29).Dans les légendes anciennes où le rubis porte le nom d'« escarboucle », il est mentionné qu'il brille dans la nuit comme « la lumière d'une lampe » (Metta, Pierres préc.,1960, p. 74).− P. ext. ,,Toute pierre précieuse brillant d'un vif éclat`` (Ac. 1932). − HÉRALD. Pièce représentant une pierre précieuse projetant huit rais dont les extrémités sont souvent fleurdelisées. L'escarboucle embrasse le champ de l'écu (Rob.). Rem. La docum. atteste a) Escarboucler, verbe trans. Rendre brillant comme une escaboucle. Le comte avait croisé les bras, (...) sans autre force que celle de la fièvre qui escarbouclait ses yeux agrandis (Péladan, Vice supr., 1884, p. 93). Emploi pronom. à sens passif. Et seule au loin (...) s'escarbouclait en lueurs une torche (Kahn, Conte or et sil., 1898, p. 16). b) Escarbouclé, ée, part. passé à emploi d'adj. Qui est semé d'objets brillants comme des escarboucles. De somptueux alligators de tous sexes, escarbouclés de pustules (Giono, Chron., Noé, 1947, p. 293). Prononc. et Orth. : [εskaʀbukl̥]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1150 [ms. mil. xiiies.] escharbocle (Nymes, éd. McMillan, 245). Altération d'apr. boucle*, de l'a. fr. escarbocle (ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 1531 : escarbuncle), dér. de l'a. fr. carbocle (ibid., 1326 : carbuncle; devenu ultérieurement carbo(u)cle) empr. au lat. class. carbunculus « petit charbon; escarboucle ». Fréq. abs. littér. : 94. Bbg. Bloch (O.). Notes étymol. et lex. R. Ling. rom. 1935, t. 11, pp. 329-331. |