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ERGOTER, verbe intrans.
Péj. Contredire quelqu'un avec une obstination lassante sur des minuties en lui opposant des arguments excessivement subtils et captieux. Il ne s'agit pas ici d'ergoter, mais de se baser sur des faits et des choses stables (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 82).À la table voisine, Boissonis, Quilleuf, Paterson et Saffrio, ergotaient à perte de vue sur les desseins de plus en plus impénétrables du gouvernement de Berlin (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 431):
l'archevêque. − Oui, oui, voyez-vous cela (...) Nous prétendons en savoir plus que quiconque, nous raisonnons et nous ergotons, mais, quand on nous interroge, nous faisons la bête : « Cela n'est point de mon sexe. » Montherl., Port-Royal,1954, p. 1037.
Rem. 1. La docum. atteste le verbe intrans. ergotiller qui est péj. au second degré et dont le suff. souligne la vanité des arguments développés par le contradicteur. Quelques sophistes de basoche ergotillant sur les caractères constitutifs du fait nouveau (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 232). 2. On rencontre aussi des synon. des subst. dér. ergotage et ergoterie (cf. infra). a) Ergotement, subst. masc.; ergotisation, subst. fém. Action d'ergoter, résultat de cette action. Il [Portalis] ne veut pas qu'on laisse du temps à l'ergotisation ou aux spéculations ambitieuses, sans quoi tout est perdu (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 5, 1851-62, p. 471). Une force positive de raisonnement et d'ergotement et une culture de géométrie (Ramuz, A. Pache, 1911, p. 154). b) Ergotisme, subst. masc. Tendance à ergoter. Ce système [les subtilités de l'éloquence] vécut jusqu'au jour où Rabelais immola l'ergotisme sous ses terribles moqueries, comme Cervantes tua la chevalerie avec une comédie écrite (Balzac, Proscrits, 1831, p. 19). Les subst. ergotisation et ergotisme correspondent à un verbe ergotiser attesté ds Littré comme synon. vx de ergoter.
Prononc. et Orth. : [ε ʀgɔte], (j')ergote [ε ʀgɔt]. Enq. : /eʀgot/ (il) ergote. Ds Ac. 1694-1932. Homonyme ergoté (de ergot). Étymol. et Hist. Ca 1220 hargoter (G. de Coincy, Mir. Vierge, éd. V. F. Kœnig, 11 Mir 19, 422) − xives. ds T.-L.; 1534 ergoter (Rabelais, Gargantua, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap. 17). Dér. de ergo*; suff. -oter* (cf. Hasselrot, p. 93 sqq.). Fréq. abs. littér. : 42.
DÉR. 1.
Ergotage, subst. masc.Manie, action d'ergoter; arguties. Tu n'aimes pas, tu n'aimes pas! Qu'est-ce que ces ergotages? On aime, ou on n'aime pas. Si tu m'aimes, tu dois m'aimer telle que je suis, quoi que je fasse, toujours (Rolland, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 345). [ε ʀgɔta:ʒ]. Ds Ac. 1878 et 1932. 1resattest. av. 1630 (Aub., Enfer, p. 33, Read. ds Gdf. Compl.), à nouv. 1864 (Littré); du rad. de ergoter, suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 17 :
2.
Ergoterie, subst. fém.Ergotage. Savez-vous bien que le bon sens militaire s'offense de ces sortes d'ergoteries? (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb.,t. 1, 1821, p. 374). [ε ʀgɔtʀi]. Ds Ac. 1878 et 1932. 1resattest. 1599 (R. Benoist, Cagn. de Dieu ds Delb. Rec. d'apr. DG), à nouv 1752 (Trév.); du rad. de ergoter, suff. -erie*.
BBG. − Darm. 1877, p. 73.