| ENSOLEILLER, verbe trans. A.− Fréq. au passif. Remplir de la lumière du soleil. De grandes baies ensoleillent l'appartement. L'été ensoleille les coteaux (Ac.1932).Puis le soleil revint ensoleiller les places d'une ville marine apparue (Apoll., Alcools,1913, p. 110). − Emploi pronom. à sens passif. Devenir ensoleillé. La compagnie tout entière s'est ensoleillée : ... le corps de gauche est en marbre d'Argos, lequel, sans qu'on ait jamais su pourquoi, s'ensoleille soudain, même la nuit.
Giraudoux, Électre,1937, I, 1, p. 12. B.− Au fig. Illuminer, rendre radieux, mettre comme un rayon de soleil dans (...). Son amour, son amitié, sa présence ensoleille toute ma vie; cette pensée, ce souvenir a ensoleillé ma journée. Synon. éclairer; anton. obscurcir, assombrir.[Ils] ensoleillèrent de musique la messe villageoise (Colette, Sido,1929, p. 174).Vous me salissez la face du monde, après me l'avoir ensoleillée (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1187).La gaieté qui m'avait ensoleillé le cœur, au début de notre amitié (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 327). − Emploi pronom. à sens passif. Son visage, son regard s'ensoleilla brusquement. Synon. s'illuminer, s'éclairer; anton. s'attrister.Elle s'ensoleille à présent d'un vrai sourire (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 661).Rien ne me parut plus charmant que de voir s'ensoleiller soudain la gravité de son visage (Gide, Geneviève,1936, p. 1370). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃sɔlεje] ou [ɑ
̃sɔleje], (j')ensoleille [ɑ
̃sɔlεj]. Demi-longueur ds Passy pour le [ɑ
̃] de la syll. initiale; longueur pour la voyelle radicale (radical nu) ds Barbeau-Rodhe 1930, [ɑ
̃sɔlz:j]. Cette dernière transcr. est à considérer dans le cadre des discussions au sujet du pouvoir allongeant de [j]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1852 « remplir de la lumière du soleil » (Michelet, Journal, p. 521). Dér. de soleil*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 12. |