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ENSEMENCEMENT, subst. masc.
A.− Action d'ensemencer (cf. ce mot A); résultat de cette action. Labours et ensemencements d'automne. Passer la herse pour détruire les mauvaises herbes qui auront germé après l'ensemencement des céréales (Ballu, Mach. agric.,1933, p. 154):
... à force de vivre pour elle, contre elle, de l'aimer, de la féconder, le vieil homme parlait de la terre comme d'une créature humaine (...) je le regardais achever l'ensemencement, allant et venant sur un sol profond, tandis que la gerbe d'or jaillissait à temps égaux de sa main demi-pleine... Pesquidoux, Le Livre de raison,1928, p. 5.
P. anal. [Avec l'idée d'éparpillement] Action, fait de parsemer. Un ensemencement de fleurs couvre les mousses (Hugo, Légende,1883, p. 229).
B.− Emplois techn.
1. PISCICULTURE. Peuplement ou repeuplement en poisson (frai, alevins) d'un cours d'eau, d'un étang. Une bande de brochets rend vain tout ensemencement (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 17).
2. BIOL. Procédé consistant à introduire, dans un milieu de culture préparé, des germes microbiens, des bactéries ou un produit organique suspecté de contenir des bactéries pathogènes afin de les mettre en évidence. Les ensemencements du sang, au cours d'une variole hémorragique, d'emblée sont le plus souvent négatifs (Teissier dsNouv. Traité Méd.,fasc. 2, 1928, p. 315).Je n'ai jamais vu l'ensemencement des poussières ne pas fournir de productions organisées (J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 110).
C.− P. métaph. ou au fig., dans le domaine de la vie mor. ou intellectuelle.[Avec l'idée de fécondation, de germination] Action de déposer dans le cœur ou l'esprit d'une personne un sentiment, une idée qui prendront forme et consistance. L'esprit qu'aucune croyance, aucune foi n'a plié et amolli, reste sauvage et incapable d'une certaine culture et d'un certain ensemencement (Joubert, Pensées,t. 1, 1824, p. 119).La jeunesse bourgeoise, est un terrain d'ensemencement incomparable pour la propagande chauvine (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 139).
[Avec un compl. prép. de désignant un sentiment, une idée, une théorie, etc.] Peuple, (...) tu faisais sur le globe effaré Un ensemencement formidable d'idées (Hugo, Année terr.,1872, p. 251).Le milieu familial est l'un des plus favorables à l'ensemencement des phobies, des obsessions (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 939).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃s(ə)mɑ ̃smɑ ̃]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1552 « action d'ensemencer » (Ch. Estienne, Dict. latin, A. Delboulle ds R. Hist. littér. Fr., t. 11, p. 507); av. 1619 (O. de Serres, 364, 411 ds Littré : l'ensemencement de l'estang). Dér. de ensemencer*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 30. Bbg. Gohin 1903, p. 313.