| ENHERBER, verbe trans. AGRIC. Mettre en herbe. Enherber un terrain (Ac.). Rem. 1. On rencontre ds la docum. le sens arch. « Empoisonner ou ensorceler avec certaines herbes ». Les poisons dont on « enherbait » ses ennemis (Druon, Roi de fer, 1955, p. 252). 2. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. enherbé, ée. Mis en herbe, ou envahi par l'herbe. Sol enherbé. Les avoines qui viennent en fin d'assolement poussent dans des terres enherbées (Ballu, Mach. agric., 1933, p. 409). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃nε
ʀbe], (j')enherbe [ɑ
̃nε
ʀb]. h ici purement graph. empêche cependant la décomposition de la prép. en. À comparer avec h d'orig. germ. qui, en outre, peut être aspiré; cf. p. ex. dans enhardir, enharnacher. Cf. en-. Le verbe est admis ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « empoisonner » (Renaut de Montauban, 266, 13 ds T.-L.) − 1660 Oudin Esp.-Fr.; 2. a) 1594 pronom. « se couvrir d'herbe » (Chassignet, Les Mespris de la vie, p. 225 ds Hug.); b) 1798 « mettre en herbe » (Ac.). Dér. de herbe*; préf. en-*; dés. -er. DÉR. Enherbement, subst. masc.,agric. Action de mettre en herbe. Un enherbement naturel (Lar. Lang. fr.). Enherbement permanent de la parcelle (Levadoux, Vigne,1961, p. 104).Rem. On rencontre ds la docum. le sens arch. « Action d'empoisonner ou d'ensorceler » (cf. supra rem. 1). On disait beaucoup que c'était elle [la comtesse d'Artois] qui avait expédié Louis Hutin par enherbement (Druon, Louve Fr., 1959, p. 167).− [ɑ
̃nε
ʀbəmɑ
̃]. Cf. enherber. − 1resattest. a) 1remoitié xiiies. « empoisonnement » (Guillaume de Palerme, 58 ds T.-L.), b) 1961 « mise en herbe d'un sol » (Levadoux, loc. cit.); du rad. de enherber, suff. -(e)ment1*. |