| ENGRENAGE, subst. masc. A.− Dispositif de transmission d'un mouvement généralement circulaire formé par plusieurs pièces qui s'engrènent. Jeu, système d'engrenage; huiler un engrenage. Tous ces vestiges d'une ère mécanique! Ces assemblages de pistons, de soupapes, de magnétos et d'engrenages (Saint-Exup., Pilote guerre,1942, p. 319): 1. Supposons (...) une machine quelconque; le rouage initial et le rouage final sont seuls apparents, mais les transmissions, les rouages intermédiaires par lesquels le mouvement se communique de l'un à l'autre sont cachés à l'intérieur et échappent à notre vue; nous ignorons si la communication se fait par des engrenages ou par des courroies, par des bielles ou par d'autres dispositifs.
Poincaré, La Valeur de la sc.,1905, p. 175. SYNT. Engrenage conique, cylindrique, droit, hélicoïdal; engrenage à crémaillère, à vis; pignon d'engrenage (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 76); train d'engrenage (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 886). − P. métaph. : 2. L'instituteur (...) songe, avec découragement, que la multiplicité croissante des formalités administratives enraye chaque jour davantage les engrenages sociaux, et qu'un régime ensablé dans une pareille bureaucratie est un régime foutu.
Martin du Gard, Vieille France,1933, p. 1064. B.− Au fig. Enchaînement de circonstances qui se compliquent mutuellement et dont on ne peut se dégager. Être pris dans un engrenage, mettre le doigt dans un engrenage. Nous fûmes aussitôt engagés dans la série des entretiens et saisis par l'engrenage des réceptions et des cérémonies (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 209): 3. Malgré tout, ses bonnes fortunes étaient rares, le fait qu'une fillette se fût soumise une fois ne signifiait pas qu'elle y revînt aux jours d'après; les grandes personnes s'accommodent de cette logique d'engrenage, mais les enfants ont plus de fierté et, en outre, ils pensent que c'est déjà bien assez d'appartenir à ses parents.
Aymé, La Jument verte,1933, p. 150. SYNT. Un engrenage de difficultés, de malheurs, de mensonges; un fatal engrenage; l'engrenage de la violence (Rob.). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃gʀ
əna:ʒ]. Ds Ac. 1762-1932. Cf. Fér. Crit. t. 2 1787 : ,,On a dit anciènement engresnage et on le dit encore sur les bords de la Garone``. À rapprocher de engrènement1. Étymol. et Hist. 1. 1709 technol. (Mach. et inventions [Acad. des sc.], II, 164 ds DG); 2. 1843 « concours de circonstances » (Balzac, Illus. perdues, p. 740). Dér. du rad. de engrener1*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 161. |