| ENGLOBER, verbe trans. A.− [Le suj. désigne l'agent] 1. [Un actant du verbe désigne un ensemble déjà existant; cet ensemble s'exprime par un compl. locatif] Unir, réunir (quelque chose) à un ensemble. (Quasi-) synon. réunir.Quand je considère dans quel inextricable filet Dieu m'a englobé tandis que je dormais (Renan, Souv. enf.,1883, p. 383).Ils [les anciens] englobaient le sport dans le même mépris (Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 26): Elle l'élargit, elle l'engloba dans une théorie complète de l'échange d'âme qui peut se développer entre notre vie intérieure et le monde qui nous environne.
Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 286. ♦ Emploi pronom. à sens passif. Une vérité totale où s'engloberaient à la fois ses dogmes et l'univers (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 114).Il est tentant de se laisser englober dans un vaste mouvement d'enthousiasme collectif (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 981). − P. ext. Envelopper dans. Les canots indigènes naviguèrent sous cette voûte de vapeurs, englobés dans les chaudes volutes (Verne, Enf. cap. Grant,t. 3, 1868, p. 112). 2. [L'ensemble ne préexiste pas au procès exprimé par le verbe] Réunir en un tout (plusieurs choses). Le progrès synthétique hégélien qui dépasse à la fois la thèse et l'antithèse et les englobe dans la synthèse (Marcel, Journal,1914, p. 12).Parler sur un ton de convention, parce que cette ruse-là les englobant ensemble devant les autres eût répandu la honte dans leurs deux cœurs (Jouve, Paulina,1925, p. 77).Sous ce nom [charité], tu englobais un certain nombre de devoirs envers les pauvres dont tu t'acquittais avec scrupule (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 111). − Au fig. − Eh! ben, dit un autre en jetant un regard circulaire englobant le patron sorti du bureau de l'hôtel, les énormes chiens qui le suivaient... (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 38). B.− [Le suj. désigne l'ensemble qui englobe] Avoir (quelque chose) pour (sous-)partie, pour élément. Synon. inclure, intégrer.À la fin du dix-septième siècle, elle englobait Saint-James et Pall Mall (Morand, Londres,1933, p. 33).Votre zone d'action englobe la Syrie, les Balkans, l'Égypte, le Soudan (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 369).La croissance au sens large, englobe quatre groupes de phénomènes (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 510). Rem. La docum. atteste a) Le part. prés. en emploi adj. Qui englobe. La dureté du corindon fait que, dans les plaques minces, il reste plus épais que les minéraux englobants, ce qui lui donne un relief sensible (Lapparent, Minér., 1899, p. 508). La référence de toutes les expériences particulières de la valeur à la valeur englobante de la vie personnelle (Mounier, Traité caract., 1946, p. 59). b) Englobement, subst. masc.
α) Fait d'englober. Phase d'englobement. − La particule, engluée à la surface du leucocyte, pénètre peu à peu dans son intérieur (Policard, Histol. physiol., 1922, p. 299). L'englobement de proies [par les globules blancs] et la destinée de ces dernières sont fortement agrandis par le microscope électronique (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 639).
β) Ce qui résulte de cette action; ensemble qui englobe. Les Grecs (...) exigeaient que la Grèce à son tour et les îles, plus tard l'Italie, l'Afrique, l'Espagne et la Gaule, entrassent dans ce vaste englobement (Proudhon, Guerre et paix, 1861, p. 448). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃glɔbe], (j')englobe [ɑ
̃glɔb]. Enq. : /ãglob/ (il) englobe. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1611 « réunir divers éléments en un tout » (Cotgr.). Dér. de globe*; préf. en-*, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 202. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 43, b) 61; xxes. : a) 155, b) 692. |