| ENFANTILLAGE, subst. masc. Familier A.− Fait d'être (comme un) enfant. 1. Rare. Aspect physique caractéristique d'un enfant. Ce petit être indiscipliné et charmant [le petit Jean] qui prenait déjà des allures d'homme malgré l'extrême enfantillage de ses yeux (Loti, Matelot,1893, p. 3). 2. [Gén. à propos d'une pers. adulte] Manque de maturité, de réflexion dans le comportement. (Quasi-)synon. puérilité.Il y a chez le vrai savant de l'enfantillage à espérer les récompenses humaines (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 99). B.− P. méton. 1. Manifestation extérieure (paroles, actes, etc.) de ce manque de maturité. Elle se cachait, comme si elle eût commis un enfantillage indigne d'une grande personne (Zola, Assommoir,1877, p. 490).Les enfantillages qu'elle débite prennent une portée inquiétante (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 928). 2. Réalisation sans grand intérêt qu'on pourrait attribuer à un enfant. Synon. bagatelle, futilité.J'ai écrit tout entier « Quitte pour la peur », enfantillage que je fais exprès pour une représentation à bénéfice à l'Opéra (Vigny, Journal poète,1833, p. 987): Le Musée des curiosités de La Haye devrait être nettoyé de tous ces enfantillages qu'il est inutile de garder, d'exposer, de numéroter et de cataloguer. Les Hollandais feraient bien de se débarrasser de ce goût des petites choses et des frivolités puériles que le Japon leur a évidemment communiqué.
Du Camp, En Hollande,1859, p. 64. Rem. On rencontre ds la docum. enfantiller, verbe intrans., rare. Commettre des enfantillages. Comme j'enfantille, mais que veux-tu! je ne t'écris pas une lettre méditée (Balzac, Corresp., 1819, p. 32). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃fɑ
̃tija:ʒ]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. Début xiiies. « temps de l'enfance » (St Eustache, éd. A.C. Ott, 1149); en a. fr. seulement; 2. 1611 « manière de parler qui convient à un enfant » (Cotgr.). Dér. de l'a. fr. enfantil « enfantin, d'enfance », ca 1200 (Dialogue Gregoire, 8, 11 ds T.-L.), lui-même du b. lat. infantilis « id. »; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 465. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 558, b) 706; xxes. : a) 756, b) 667. Bbg. Gohin 1903, p. 249 (s.v. enfantiller). |