| ENCROTTER1, verbe trans. Salir de boue. Et les hommes (...) étaient tout éclaboussés de boue (...) Pour encrotter vingt fantassins, il suffit d'un canon qui sache s'y prendre (Benjamin, Gaspard,1915, p. 133).Rem. La docum. atteste a) L'emploi adj. du part. passé encrotté, ée. Un tilbury assez délabré, mais qui conservait toutefois des vestiges encrottés d'aristocratie rustique (Arnoux, Zulma, 1960, p. 244). b) Chez L. Daudet, au fig.
α) Encrottement, subst. masc. Fait de salir, d'injurier. Je le définirai [Karl Marx], sans respect, le messianisme de l'encrottement, un encrottement sombre et sans cette fureur allègre qui fait passer notre Proudhon (Vers le roi, 1920, p. 235).
β) Encrotteur, subst. masc. Celui qui salit, injurie. Il [Clemenceau] avait eu une stupeur quand en novembre, à Strasbourg, son « encrotteur quotidien » Poincaré s'était brusquement jeté à son cou (Clemenceau, 1942, p. 273). Prononc. : [ɑ
̃kʀ
ɔte], (j')encrotte [ɑ
̃kʀ
ɔt]. Étymol. et Hist. 1877 (Villetard, Journal officiel, 1erfévr., p. 790, 2ecol. ds Littré). Dér. de crotte*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 2. |