| ENCOIGNURE, ENCOGNURE, subst. fém. Angle rentrant ou saillant formé par deux murs; coin. Mur d'encoignure, encoignure de la fenêtre. Je me représentais un château du temps de Henri IV avec ses toits pointus couverts d'ardoises et sa face rougeâtre aux encoignures dentelées de pierres jaunies (Nerval, Fille, Sylvie, 1854, p. 594).♦ En partic. Angle saillant formé par une ou plusieurs maisons à l'intersection de deux rues. Il vit une jeune fille debout sur la porte d'une boutique située à l'encoignure du quai d'Anjou (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 37).Un petit café tout en vitres, à l'encognure d'une place (Benjamin, Gaspard,1915, p. 145). − P. méton. Mobilier de petite taille (armoire, buffet, chaise, commode, étagère, etc.) de forme triangulaire destiné à être placé dans un coin : Une variété de la commode est l'encoignure. C'est en somme une petite commode destinée à être placée dans l'angle d'une pièce. Elle est donc de plan triangulaire et close par un vantail cintré. Les encoignures se fabriquaient par deux.
Viaux, Le Meuble en France,1962, p. 101. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃kɔ
ɳy:ʀ] ou sous l'influence de la graph. oi [ɑ
̃kwaɳy:ʀ]. La prononc. région. [-kɔ
ɳ] est donnée seule ds Fér. Crit. t. 2 1787, Land. 1834, Nod. 1844, Littré, DG, Passy 1914, Dub., Lar. Lang. fr. On admet aussi [-kwaɳ-] ds Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. et Warn. 1968. S'il peut y avoir l'influence de la graph. sur la prononc. il y a également influence de la prononc. sur l'orth. et de nombreux dict. notent encoignure ou encognure (cf. Fér. Crit. t. 2 1787, Land. 1834, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. 20eet Lar. Lang. fr., Littré, DG et Quillet 1965). Le mot est ds Ac. 1694-1932 uniquement s.v. encoignure, les éd. de 1798 et de 1878 soulignant cependant que ,,plusieurs écrivent encognure parce qu'on ne prononce plus l'i``. Pour ce mot cf. empoigne(r). Étymol. et Hist. 1. 1504 « coin formé par la jonction de deux murs » encongneure (Pièces sur l'hotel de Clisson ds Bibliothèque de l'École des Chartes, t. 21, p. 451); 2. 1750 « meuble d'angle » (Affiches de Paris, nodu lundy 22 juin 1750, vente après décès du Sieur Gersaint ds Havard, s.v.). Dér. de encoigner*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 165. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 127. − Cagnon (M.), Smith (S.). Le Vocab. de l'archit. en France de 1500 à 1550. Cah. Lexicol. 1971, no18, p. 107. |