| ENCAGER, verbe trans. A.− [Le compl. d'obj. dir. désigne un animal] Mettre en cage. Encager des oiseaux : On prend dix, quinze, vingt rats. Le traqueur est d'un mutisme de mohican. L'homme à la cage, à chaque fois qu'il encage : « Allons, Gaspardo! » ou quelque autre plaisanterie : « Un joli rossignol! »
Goncourt, Journal,1855, p. 160. − P. anal., emploi pronom. réfl. Un beau merle s'était encagé la veille au soir dans la tourelle du palais, et n'en était parti qu'au petit jour (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 97). B.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] P. ext. et au fig., vieilli. Enfermer, tenir enfermé. Encager ses filles (Lar. 19e). Elle était si bien encagée que, certains soirs même, je ne faisais pas demander qu'elle quittât sa chambre pour la mienne (Proust, Prisonn.,1922, p. 68). − Spéc. Mettre en prison. On l'a encagé (Ac.1835-1878). Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. encagé, ée. Mis en cage. Ces lions encagés au Jardin des Plantes (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 68). Emploi subst. Voilà sur ma fenêtre un oiseau qui vient visiter le mien. Il a peur, il s'en va, et le pauvre encagé s'attriste (E. de Guérin, Journal, 1835, p. 62). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃kaʒe], (j')encage [ɑ
̃ka:ʒ]. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Prend un e devant a et o : j'encageai(s), nous encageons. Étymol. et Hist. 1306 « enfermer » (G. Guiart, Royaus Lignages, éd. De Wailly et Delisle, 9193); 1571 « mettre en cage (un oiseau) » (Belle-Forest, Secr. de l'Agric., p. 330 ds Gdf. Compl.). Dér. de cage*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 4. DÉR. Encagement, subst. masc.a) Action de mettre en cage. L'encagement rituel d'un aigle-harpie dans les villages indigènes du Xingu et du Machado (Lévi-Strauss, Anthropol. struct.,1958, p. 119).b) Art milit. Tir* d'encagement. − [ɑ
̃kaʒmɑ
̃]. − 1resattest. a) 1636 « emprisonnement » ancagement (Monet); b) 1905 technol. (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, p. 235); c) 1930 tir d'engagement (Lar. 20e); de encager, suff. -(e)ment1*. |