| EMPLÂTRE, subst. masc. A.− Remède formé d'une substance consistante et gluante, se ramollissant à la chaleur et adhérant ainsi aux parties du corps sur lesquelles on l'applique. Emplâtre d'herbes, de diapalme, de cire; emplâtre épispastique, vésicatoire. Si les glandes du col sont engorgées, (...) on y appliquera un emplâtre de diachylon gommé, ou de vigo « Cum Mercurio » (Geoffroy, Méd. pratique,1800, p. 312).Le pauvre bourrin saignait souvent des genoux et portait tout le temps des emplâtres de goudron (Duhamel, Terre promise,1934, p. 91). − P. métaph. La philosophie est-elle un emplâtre pour nos blessures ou une recherche désintéressée de la stricte vérité? (Sand, M. Sylvestre,1866, p. 37). − Pop. Gifle, coup. Le sabotier se retourne, plonge la main dans le chaudron et applique à la volée un emplâtre en pleine figure de Benoni (Pourrat, Gaspard,1930, p. 56). B.− P. anal. 1. Pièce de caoutchouc adhésive servant à réparer un pneu crevé. Même neufs, une jante et son pneu ne sont pas équilibrés. À noter que le non équilibrage peut provenir d'un emplâtre au pneumatique (Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 357). 2. Masse compacte formée de matériaux divers. Par-dessus les toits se diluait un brouillard jaunâtre, véritable purée de pois qui gouttait de la suie mêlée à des emplâtres de neige tombés des fenêtres (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 249). − Fam. Personne molle, inefficace. Faites-les sortir et ne bougez pas d'ici, (...) vous n'êtes pas encore parties, petites emplâtres! (Colette, Cl. école,1900, p. 124).− Levez-vous, bande d'emplâtres! Venez m'aider à courailler les vaches! (Guèvremont, Survenant,1945, p. 252). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃plɑ:tʀ
̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 méd. (B. de Ste-Maure, Troie, 14607 ds T.-L.); 1176-81 fig. « médicament, remède » (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 1341); 2. 1690 « personne sans vigueur, ni énergie » (Fur.); 3. 1852 « gifle, soufflet » (J. Humbert, Nouv. gloss. genev., p. 173); 4. 1932 automob. « pièce destinée à réparer la déchirure d'un pneu » (Lar. 20e). Empr. au lat. class.emplastrum « emplâtre » (gr. ε
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ω « modeler, enduire »). Fréq. abs. littér. : 63. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 231 (s.v. emplastique). − Gottsch. Redens. 1930, p. 240. − Rog. 1965, p. 110. |