| EMPIRISTE, adj. A.− Le plus souvent dans le vocab. philos. Qui se rapporte à l'empirisme. Explication, idée, thèse empiriste. Le nominalisme empiriste sous toutes ses formes et le nominalisme idéaliste de Kant (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 811).Interprétation sensualiste et empiriste de la vie (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 111). B.− PHILOS. [En parlant d'une pers.] Qui développe et soutient les thèses de l'empirisme. Le philosophe empiriste considère un sujet X en train de percevoir et cherche à décrire ce qui se passe (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 240). − P. ell. Un empiriste. Beaucoup qui se croient « réalistes » sont à vrai dire des empiristes et des nominalistes qui pensent par lieux communs dialectiques (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 240). C.− PSYCHOL. Conception empiriste (p. oppos. à la conception nativiste, qui prône l'innéisme). Celle qui considère que la perception de l'espace (forme, distance) passe par la vue : 1. À cette conception empiriste, s'oppose la doctrine nativiste de J. Müller qui pense que la représentation de l'espace est une idée innée et non une perception.
Hist. de la sc.,1957, p. 1654. − Emploi subst. masc. Un empiriste. Celui qui défend cette thèse (cf. Bergson, Essai donn. imm., 1889, p. 79). D.− P. ext., lang. cultivée (cf. empirisme B et empirique B 2).Il y a quelques empiristes pour un savant qui se sert d'eux (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1899, p. 358): 2. Le père était, cette fois, non un technicien empiriste et bricoleur, mais un homme de science, esprit cartésien et chimiste distingué.
P. Rousseau, Hist. des techn. et des inventions,1967, p. 331. Rem. 1. Les dict. enregistrent l'emploi de empiriste, adj. et subst. masc., en méd. Médecin partisan de l'empirisme; p. ext., synon. de empirique (cf. ce mot, A). 2. On rencontre ds la docum. l'adj. empiristique, synon. de empiriste A. École empiriste. L'idéalité de l'espace, prouvée directement par l'analyse de la connaissance, l'est indirectement par les antinomies où la thèse opposée conduit. Telle est l'idée directrice de la critique kantienne. Elle a inspiré à Kant une réfutation péremptoire des théories dites « empiristiques » de la connaissance (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 206). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃piʀist]. Cf. empirique. Étymol. et Hist. Av. 1842 (Jouffroy ds Lar. 19e). Dér. du rad. de empirisme*; suff. -iste*. Fréq. abs. littér. : 56. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 51 (s.v. empiristique). |