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EMPHATIQUE, adj.
A.− RHÉT. Qui dépasse la pensée exprimée par l'exagération sémantique ou la mise en relief d'un mot ou d'un groupe de mots. Tour emphatique; pluriel emphatique (synon. pluriel poétique). L'année terrible [1870-1871] adjectif, qui nous paraît aujourd'hui bien emphatique (Arnoux, Contacts all.,1950, p. 21).
P. méton. Un geste emphatique, un vrai geste d'orateur (Billy, Introïbo,1939, p. 183):
P. ext., LING.
GRAMM. TRANSFORMATIONNELLE Transformation emphatique. Synon. de transformation d'emphase.La transformation emphatique comporte deux opérations : Un déplacement de l'accent d'emphase (...) et une transformation de pronominalisation (Ling. 1972).
Rem. Ling. 1972 enregistre le verbe trans. emphatiser. ,,Emphatiser une phrase, c'est lui faire subir une transformation emphatique``. On rencontre ds la docum. un emploi adj. d'un verbe de même forme, mais de sens plus anc. Cette épithète [parfait] emphatisée ne s'applique pas sans doute à la démocratie (J. de Maistre, Souveraineté, 1821, p. 520).
PHONÉT. [Dans les lang. sémit.] Consonnes emphatiques. Mode d'articulation des consonnes caractérisé par un rétrécissement de l'ouverture des cordes vocales donnant au mot une sonorité particulière.
Rem. Attesté ds Mar. Lex. 1933, Ling. 1972, Mounin 1974 et ds la plupart des dict. gén. (Ac. excepté).
P. anal., B.-A. (Archit., mus., peint.) Qui évoque l'emphase par la pompe, l'extravagance, l'outrance du style ou de l'exécution. Le tréteau qu'un orchestre emphatique secoue Grince sous les grands pieds du maigre baladin (Verlaine, Œuvres compl.,Jadis et Naguère, 1884, p. 207).
1. Par une porte ouverte dans un angle, on voit une chapelle garnie de porcelaine bleue et de bois doré et sculpté dans le goût emphatique et chargé de l'époque. Claudel, Le Soulier de satin,1929, 2epart., 5, p. 1060.
B.− Courant. Qui est empreint d'emphase; qui s'exprime, parle ou écrit avec emphase.
1. [Appliqué à une pers. dans sa manière de s'exprimer] Discours, geste, style, ton emphatique. La science, dans les discours, devient tout de suite emphatique et boursoufflée (Duhamel, Maîtres,1937, p. 227):
2. Elle avait le défaut d'employer de ces immenses phrases bardées de mots emphatiques, si ingénieusement nommées des tartines dans l'argot du journalisme (...). Elle prodiguait démesurément des superlatifs qui chargeaient sa conversation où les moindres choses prenaient des proportions gigantesques. Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 45.
Emploi subst.
a) Personne qui parle ou écrit avec emphase. Combien en 1850 ne paraîtra-t-il pas supérieur à la plupart des emphatiques actuels (Stendhal, Mém. touriste,t. 1, 1838, p. 112).
Rem. On rencontre ds la docum. la var. emphatiste, subst. masc. Éternel emphatiste, Ses vers [de Virgile] sont d'un rhéteur bien plus que d'un artiste (Pommier, Crâneries, 1842, p. 62). Attesté en outre ds Ac. compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19eSuppl., Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965 (souvent suivi des mentions peu usité, inus., rare).
b) Emploi au sing. avec valeur de neutre. Caractère de ce qui est exprimé avec exagération dans les mots, le style, le ton. N'ayant encore rien observé, il aimait le grand et l'emphatique (Renard, Journal,1890, p. 59).
2. Domaine psychol.Qui se manifeste d'une manière excessive. Il ne se réfugie plus dans la rêverie ou dans quelque amour emphatique, mais dans les raffinements littéraires (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 325).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃fatik]. [a] ant. puisque la syll. n'est plus sous l'accent (cf. emphase). Cette prononc. est donnée ds la majorité des dict. (cf. déjà Fér. 1768). Seul Warn. 1968 transcrit [ɑ] post. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1579 rhét. « expressif » (H. Estienne, Precellence, p. 137 ds Hug.); 2. av. 1747 « qui prend une expression affectée » (Vauvenargues, Nouv. max., 17 ds Littré). Empr. au gr. ε ̓ μ φ α τ ι κ ο ́ ς, var. de ε ̓ μ φ α ν τ ι κ ο ́ ς « expressif ». Fréq. abs. littér. : 202. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 299, b) 238; xxes. : a) 353, b) 263. Bbg. Slack (A.). Le Coin du pédagogue. Fr. R. 1973, t. 46, p. 984.