| EMPESER, verbe trans. Apprêter du linge avec de l'empois. Empeser un jupon, des serviettes. La blanchisseuse empesait également (...) le tour du cou contre quoi venait s'ajuster le faux-col (Gide, Si le grain,1924, p. 405).− Spéc., MAR. Empeser les voiles. Les mouiller afin d'en resserrer le tissu pour les rendre impénétrables au vent. On empèse la voile pour que le tissu se resserre (Ac.1835, 1878). Rem. On rencontre ds la docum. a) Empeseur, euse, subst. ,,Celui, celle qui empèse`` (Ac.). b) Empesure, subst. fém. Raideur physique d'une personne. Voyez-vous bien l'ensemble du tableau : l'empesure compromise de Cambacérès, l'hilarité de tout le Conseil (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 519). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃pəze], (j')empèse [ɑ
̃pε:z]. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Devant syll. muette, change [ə] muet du rad. en [ε] ouvert écrit è accent grave. Étymol. et Hist. 1. Fin xies. enpeser (Raschi Gl., p. 46 ds T.-L.); ca 1260 enpesier (E. Boileau, Métiers, 153, ibid.); 2. spéc. 1691 mar. empeser ou mouiller la voile (Ozanam, p. 318); 3. av. 1704 fig. esprit empesé (Danet ds Trév.); av. 1715 « (d'une pers.) qui est d'une gravité affectée » (Fénélon, t. xxi, p. 220 ds Littré). Dér. de l'a. fr. empoise « empois » (1260, E. Boileau, Métiers, 248 ds T.-L.), issu du lat. impensa « dépense, frais », puis « ustensiles, matériaux (obtenus moyennant finance) » d'où « ingrédients pour quelque chose » spéc. « mortier » en b. lat. (TLL s.v., 552, 31, sqq.). Fréq. abs. littér. : 14. |