| EMPEIGNE, subst. fém. A.− CORDONN. Partie de la chaussure recouvrant le pied de la pointe jusqu'au cou-de-pied. Des souliers à empeigne découpée. Elle avait pris le parti de recoudre les semelles, qui menaçaient de quitter l'empeigne (Zola, Bonh. dames,1883, p. 509): 1. Il portait toujours de fortes bottes, qui avaient au cou-de-pied deux plis épais obliquant vers les chevilles, tandis que le reste de l'empeigne se continuait en ligne droite, tendu comme par un pied de bois.
Flaubert, MmeBovary,t. 1, 1857, p. 47. B.− Loc., fig., pop. [Le plus souvent employée comme injure] Gueule d'empeigne. 1. Visage laid, désagréable, antipathique; p. méton., personne désagréable, antipathique (Lar. 1901, d'apr. Lar. Lang. fr.). 2. Personne bavarde, qui a le verbe haut. 2. Olivier s'étonna. − Moi, qu'est-ce que je fais? De quoi qu'y retourne? − Boucle-la, gueule d'empeigne, dit la Citrouille. Tu le verras quand y sera temps.
Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 179. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃pε
ɳ]. Enq. : /ãpeɳ/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xies. judéo-fr. enpeigne (Gloses fr. Raschi, p. 46 ds T.-L.); xiiies. enpeigne [ms. Bruges], empigne [ms Lille] (J. de Garlande, Dict., éd. A. Scheler ds Jahrbuch für rom. und engl. Lit., t. 6, 1865, p. 296). Dér. de peigne* (qui eut p. anal. de forme le sens de « métatarse » : 1314, H. de Mondeville, Chirurgie, 519 ds T.-L.), préf. en-*. Fréq. abs. littér. : 18. |