| EMPAN, subst. masc. Vx ou littér. Ancienne mesure de longueur correspondant à l'intervalle compris entre l'extrémité du pouce et celle du petit doigt dans leur plus grand écart. Long d'un empan, de deux empans (Ac.). La ceinture bleue large de deux bons empans dans laquelle on s'enroule vingt-cinq fois (Cendrars, Main coupée,1946, p. 111).− P. ext., vx., dans le lang. des brodeurs et des passementiers. Intervalle compris entre l'extrémité des deux bras lorsqu'ils sont écartés. Rem. 1. Attesté ds la plupart des dict. du xixes. ainsi que ds Lar. 20eet Lar. Lang. fr. 2. Emploi impropre selon Lar. 19e-20e. − P. métaph. Synon. littér. de ampleur ou de envergure : Où que je tourne la tête j'envisage l'immense octave de la création! le monde s'ouvre et, si large qu'en soit l'empan, mon regard le traverse d'un bout à l'autre.
Claudel, Cinq grandes odes,1910, p. 240. − PSYCHOL. Empan de mémoire. Nombre maximal d'éléments formant une série qui peut être mémorisée en une seule fois. Rem. Attesté ds Lar. encyclop. Suppl. 1968 et Lexis 1975. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃pɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1532 (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, IV, 80, p. 26). Issu, par substitution de préf. (em- pour es- marquant mieux la distance comprise entre les doigts extrêmes), de l'a. fr. espane (ca 1200 ds T.-L., mais dès ca 1150 sous la forme masc. espan, Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 2723); de l'a. b. frq. *spanna, de même sens, cf. l'a. h. all. spanna (Graff t. 6, col. 347), all. Spanne « id. ». Fréq. abs. littér. : 13. |