| EMBROUSSAILLER, verbe trans. Couvrir de broussailles. Un épais fourré de fougères, bruyères, genêts, ajoncs. Les touffes de ces plantes embroussaillent le sol (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 281).♦ Emploi pronom. à sens passif. S'emmêler à la manière des broussailles : 1. Le vent du côté du nord, avait changé les troncs [des arbres] en fûts de colonne. En haut, s'embroussaillaient des rameaux duvetés, des aigrettes de plume, une exquise découpure de brindilles noires, bordées de filets blancs. Il gelait...
Zola, Une page d'amour,1878, p. 1090. − Au fig. Emmêler des choses touffues, confuses : 2. ... s'ils savaient attendre, leur sujet se composerait lentement de lui-même dans leur esprit; de lui-même il se dépouillerait de l'inutile et de ce qui l'embroussaille.
Gide, Journal,1921, p. 716. − P. anal. [Le suj. désigne gén. les cheveux, la barbe, les sourcils] Recouvrir à la manière des broussailles. Les arêtes aiguës des toits, embroussaillées de toiles d'araignée (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 1ertabl., p. 42).Une barbe rude lui embroussaillait le visage (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 100). ♦ Emploi pronom. réfl. S'emmêler à la manière des broussailles. Ses cheveux de crin noir s'embroussaillaient sur un front très bas (Zola,
Œuvre,1886, p. 68). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃bʀusɑje], (j')embroussaille [ɑ
̃bʀusɑ:j]. Ds Ac. 1932, cf. embroussaillé. Étymol. et Hist. 1854 broussailles embroussaillées (Goncourt, Journal, p. 134); 1874 fig. ces incidents interminables qui embroussaillent les discours féminins (A. Daudet, Femmes d'artistes, p. 197); 1876 part. passé « couvrir à la façon d'une broussaille » (Id., Jack, t. 2, p. 246). Dér. de broussaille*; préf. en-*; dés. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 9. |