| EMBRASURE, subst. fém. A.− FORTIF., vx. Ouverture pratiquée dans un ouvrage pour pointer et tirer le canon et dont l'ébrasement est généralement extérieur (par opposition au créneau). Quelques archères, et des rares embrasures des canons (Gracq, Syrtes,1951, p. 22). B.− Usuel. Ouverture pratiquée dans l'épaisseur d'un mur et permettant d'y placer une porte, une fenêtre. Embrasure d'une porte, d'une fenêtre; embrasure profonde. Il parvint à la porter, à la pousser jusque dans l'embrasure d'une porte cochère (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 554).Une seule petite fenêtre dans une embrasure d'un mètre de profondeur (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 13): ... en manches de chemise et les mains dans les poches, il vint s'appuyer contre l'embrasure de la porte.
Green, Moïra,1950, p. 98. − En partic. Biais donné à l'épaisseur du mur où est pratiquée l'ouverture. Synon. ébrasement.Les côtés de cette fenêtre n'ont pas assez d'embrasure (Ac.1932). − P. ext. Tout espace ouvrant sur l'extérieur. Derrière le bois des fauteuils, et sous le tapis, dans l'embrasure des rideaux, des petits bouts de papier (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 31).L'avant-bras passé dans l'embrasure de sa robe de chambre (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 80). − P. anal., ODONTOLOGIE Embrasure gingivale. ,,Espace délimité, dans un plan sagittal, par le point (ou la surface) de contact de deux dents adjacentes, par le septum interdentaire et latéralement par une partie des faces proximales de ces deux dents`` (Sins. Parodontol. 1973). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃bʀ
ɑzy:ʀ]. Mais [ɑ
̃bʀa-] ds Dub. et Lar. Lang. fr. Cf. embraser. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1522 « action de mettre le feu » (J. Bouchet, les Regnars traversant, fo96 rods Gdf.); 2. 1539 archit. (M. Roy, Artistes et monuments de la Renaissance en France, t. 1, p. 236); 3. 1616 « ouverture pratiquée dans un mur pour pointer le canon » (d'Aub., Hist., I, 245 ds Littré). Dér. du rad. de embraser* « mettre le feu » et « élargir »; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 381. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 483, b) 841; xxes. : a) 579, b) 408. Bbg. Archit. 1972, p. 79. − Rommel 1954, p. 168. |