Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
EMBOBELINER, verbe trans.
A.− Vieux
1. [Avec un compl. en dans] Envelopper soigneusement (quelqu'un, quelque chose) dans quelque chose. Embobeliner un nourrisson dans un linge. (Quasi-)synon. emmitoufler.Godefroid (...) eut le bonheur d'apercevoir Isaure et Malvina embobelinant leur sémillante maman dans sa pelisse (Balzac, Mais. Nucingen,1838, p. 615).Ils marchent la tête embobelinée dans des linges (Flaub., Tentation,1849, p. 449).
Emploi pronom. réfl. En attendant les voitures, on s'embobelina dans les capelines et les manteaux (Flaub., Éduc. sent.,t. 1, 1869, p. 161).
Emploi pronom. réfl. indir. Et elle donnait l'exemple, accumulant sur elle des cloches de jupes, s'embobelinant la tête dans des amas de bonnets et de fichus (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 231).
Rem. La docum. atteste embobelinage, subst. masc. Ce qui enveloppe soigneusement quelqu'un ou quelque chose. La petite comtesse de Foder, son bout de nez pointu tout affairé de curiosité dans un embobelinage de dentelles (A. Daudet, Immortel, 1888, p. 227).
2. [Avec l'indication du moyen]
a) [Le suj. désigne l'agent] Envelopper soigneusement (quelqu'un ou quelque chose) au moyen de quelque chose. Synon. emmitoufler.Au part. passé. J'ai la figure embobelinée de linge et passablement grotesque (Flaub., Corresp.,1846, p. 421).Hier je suis allé à l'imprimerie, tout embobeliné de laine et de foulard (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1885, p. 101).
b) [Le suj. désigne le moyen] Envelopper soigneusement (quelque chose ou quelqu'un). Son bec-de-lièvre mal recousu laissait voir ses incisives, et des linges embobelinaient sa joue, tuméfiée par une énorme fluxion (Flaub., Bouvard et Pécuchet,t. 2, 1880, p. 76).
B.− Au fig., fam. Séduire (quelqu'un) par des paroles en vue de le tromper. Il veut nous embobeliner. Synon. emberlificoter (fam.), embobiner (fam.), empaumer (fam.), enjôler.Il reconnut Mademoiselle Laheyrard. − Voilà, pensa-t-il, la dangereuse créature qui a embobeliné Gérard (Theuriet, Mariage Gérard,1875, p. 118):
− Bon, bon, − sourit Caroline, − ce n'est pas moi qui préviendrai les gendarmes... D'abord, mon pauvre Cavrois était des vôtres. Fouché l'avait embobeliné... Moi, je ne veux rien savoir de toutes vos diableries, que le Ciel confonde!... Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 71.
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃bɔbline]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1587 [éd.] emboubelinez prob. « emmitouflé, harnaché » (Cholières, 8eApres disnee, p. 354 ds Hug., s.v. entintimbraillé : astrologues encuirassez, encavelez, encoutelacez, emboubelinez...); fig. et fam. [1594 « duper, tromper, enjôler » (Satire Menippée ds Guérin)]; 1611 (Cotgr.); 2. 1611 « réparer grossièrement » (ibid.). Terme bien attesté dans les dial. de l'Ouest et du Centre (FEW t. 2, p. 418a), dér. de l'a. fr. bobelin « chaussure grossière » 1375-70 (J. de Brie, Bon berger, 70 ds T.-L.), lui-même dér. de l'onomat. bob-, exprimant une idée d'enflure, de difformité; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 13. Bbg. Guiraud (P.). Le Ch. morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, p. 101. − Pauli 1921, p. 18. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 136.