| EMBELLISSEMENT, subst. masc. Action d'embellir ou, p. méton., son résultat. ♦ [En parlant d'une pers.] Il [le coiffeur] était monté chez Alvarès et Mendès, pour l'embellissement desquels son fer et sa pommade avaient rivalisé l'un et l'autre pendant deux grandes demi-heures (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 82). ♦ [En parlant d'une chose] Dans sa chambre à lui, il y avait comme embellissement, des séries entières de cartes, épinglées en éventails, en fresques, en guirlandes (Céline, Mort à crédit,1936, p. 394): 1. Affluence énorme [aux Champs-Élysées]. Tout ce monde attiré par les embellissements de l'avenue, piétine avec lenteur, avec ce quelque chose de morne et de stupide qui me rend la foule si antipathique.
Green, Journal,t. 4, 1943-46, p. 98. En partic. [En parlant d'une ville, d'un édifice, etc.] Le besoin d'embellissement et d'élargissement (...) tourmente les villes modernes (Nerval, Bohême gal.,1853, p. 238).Il [le baron] voulait lui montrer [à Jeanne] les embellissements du château (Maupass., Une Vie,1883, p. 17):2. ... on l'a bien changé, notre pauvre Trouville. La dernière fois que j'y suis allé, il y a cinq ans, j'ai eu du mal à m'y reconnaître, tant les embellissements l'ont gâté, et tant le « beau monde » le salit.
Flaubert, Correspondance,1852, p. 156. − Au fig. [Correspond à embellir I B 1 b] MmeGuyon a raconté l'entrevue (...) et, sauf quelques menus embellissements, il n'y a pas lieu de mettre en doute la vérité de son récit (Bremond, Hist. sent. relig. Fr.,t. 4, 1920, p. 483): 3. ... l'émotif exagère toujours. Sensible, il est artiste, et l'une de ses exagérations les plus fréquentes est le mensonge par embellissement.
Mounier, Traité du caractère,1946, p. 236. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃bε(e)lismɑ
̃]. Var. en [e] ds Fér. 1768 et Crit. t. 2 1787, Besch. 1845, Fél. 1851, Pt Rob. (5 dict. sur 14). Orth. corresp. embélissement ds Fér. Crit. t. 2 1787. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1228 (J. Renart, G. de Dole, éd. F. Lecoy, 4234). Dér. du rad. du part. prés. de embellir*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 119. Bbg. Duch. Beauté 1960, p. 58. |