| EMBELLIE, subst. fém. MAR. ,,Amélioration momentanée de l'état de la mer et diminution du vent pendant une tempête, ou encore éclaircie du ciel pendant le mauvais temps et la pluie`` (Gruss 1952). Ses yeux regardaient incessamment l'espace. Sa lunette, pendant les courtes embellies, le parcourait obstinément (Verne, Enf. cap. Grant,t. 3, 1868, p. 36):1. Plus intense et plus fort que jamais, le mauvais temps continue, c'est un ouragan perpétuel qui nous enveloppe (...). Pendant une embellie, le 25, nous avons pu démonter le gouvernail...
Charcot, Le« Pourquoi-Pas? » dans l'Antarctique, deuxième expédition antarctique française, 1908-1910, 1910, p. 246. ♦ P. ext. Il pleut. On profite d'une embellie pour faire le tour de ce mouchoir appelé le potager (Goncourt, Journal,1860, p. 773): 2. ... nous battions, ce matin-là, et, comme le temps menaçait toujours, il fallait profiter de la moindre embellie pour confier notre blé au souffle du vent.
Bosco, Le Mas Théotime,1945, p. 160. ♦ P. métaph. Une nouvelle embellie d'amour semblait s'annoncer. Cyprien avait perdu toute défiance (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 313).Mardi 16 février. Une apparence d'embellie dans la période de jours décourageants que je viens de traverser (Goncourt, Journal,1886, p. 533). − Arg. Coup de chance. La chasse se poursuivait. À moins d'une embellie, le Sora ne pouvait plus passer en travers (...). Rien ne pouvait le sauver désormais (Le Breton, Rififi,1953, p. 215). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃bε(e)li]. Sur 9 dict. qui transcrivent ce mot, et dont les dates de parution extrêmes sont 1834 (Land.) et 1972 (Lar. Lang. fr.), 7 prononcent [ε], 2 prononcent [e] (Fél. 1851 et Pt Rob.), le 9e, Nod. 1844, propose un timbre intermédiaire. Ds Ac. dep. 1835. Fréq. abs. littér. : 166. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 95, 275, 331. |