| EMBAUCHEUR, EUSE, subst. A.− [Correspond à embaucher A 1] Personne qui embauche quelqu'un en vue d'un travail généralement manuel. Cette fameuse « mère de compagnons » qui centralise toutes les offres d'embauche (...) dirige le nouvel arrivant vers l'embaucheur éventuel (Fillon, Serrurier,1942, p. 35). − P. anal. et au fig., fam. 1. [Correspond à embaucher A 2 a] Vieilli. Personne qui entraîne des soldats à passer à l'ennemi, dans un parti rebelle, ou à la désertion : Nombre de bons citoyens ont été détournés sur les routes par des embaucheurs aristocrates; nombre de volontaires ont été renvoyés chez eux par les généraux traîtres à la patrie; ...
Marat, Les Pamphlets,Marat, l'ami du peuple, aux amis de la Patrie, 1792, p. 338. 2. [Correspond à embaucher A 2 b] ♦ Personne qui en entraîne une autre dans une activité, une affaire, une aventure. Mais elles [ces ambitieuses courtisanes mariées] ont presque toujours, comme MmeMarneffe, leurs maris pour embaucheurs et pour complices (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 140). ♦ P. ext. Personne qui en enrôle une autre dans un parti, un clan, un groupement. Vous avez eu tort de vous laisser affilier à une société quelconque (...). Méfiez-vous des embaucheurs (...) c'est toujours à vos dépens qu'ils agissent (Kock, Compagn. Truffe,1861, p. 11). B.− [Correspond à embaucher B] P. métaph. ou au fig.; rare. Embaucheur de + subst. abstr. Embaucheur de la cupidité et de la faiblesse, il [Julien] offroit de l'or et des honneurs à l'apostasie (Chateaubr., Ét. disc. hist.,t. 2, 1831, p. 111). Rem. La forme fém. n'est pas attestée ds la docum.; Littré l'ignore, le dict. de l'Ac. ne la mentionne qu'à partir de 1932. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃boʃ
œ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1680 « celui qui embauche » [les compagnons cordonniers] (Rich.). Dér. du rad. de embaucher*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 3. |