| EIDÉTIQUE, adj. A.− PHILOS. Qui concerne l'essence générale des choses et non leur existence. Analyse, proposition, vérité eidétique. À partir d'un accident, une description eidétique n'est plus possible, mais seulement une description empirique (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 27). ♦ Réduction eidétique. Qui fait abstraction de l'existence des choses pour mettre en évidence leur essence. La réduction eidétique c'est (...) la résolution de faire apparaître le monde tel qu'il est avant tout retour sur nous-mêmes (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. X). − Emploi subst. fém. ,,Partie fondamentale de la phénoménologie transcendantale dans laquelle est traité le problème des essences universelles`` (Thinès-Lemp. 1975) : L'eidétique paraît exclure que la volonté puisse avoir, ou, mieux, être une histoire. Elle décrit une essence. Le « je veux » est une essence, − une essence intégrante si l'on peut dire; l'émotion, l'habitude, etc., sont des essences subordonnées.
Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 400. B.− PSYCHOL. Image eidétique. Image visuelle d'une chose imaginaire ou d'un souvenir récent, caractérisée par une projection fidèle pouvant être évoquée ou supprimée à volonté (cf. Mounier, Traité caract., 1946, p. 584). Prononc. : [εjdetik]. Étymol. et Hist. 1. Psychol. 1925 adj. et subst. (P. Quercy ds Journal de psychol. normale et pathol., t. 22, p. 801); 2. philos. 1936 adj. et subst. (Sartre, Imagination, p. 141, 143). Empr. à l'all.eidetisch adj., Eidetik subst., créés par le philosophe E. Husserl [1859-1938], Ideen zu einer reinen Phänomenologie ds Jahrbuch für Philosophie und phänomenologische Forschung, t. 1, 1 (1913 [réimpr. de 1922]), p. 4 (eidetisch), 19 (Eidetik), repris en psychol. par E. R. Jaensch [1883-1940], Die Eidetik und die typologische Forschung, 1925; l'all. est empr. au gr. ε
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̃
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ς « aspect extérieur, forme », ε
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δ
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τ
ι
κ
ο
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ς « qui concerne la connaissance ». Fréq. abs. littér. : 66. |