| EFFROYABLEMENT, adv. A.− [Correspond à effroyable A] De manière effroyable, au point de provoquer un saisissement d'effroi, d'horreur. Hurler effroyablement. Des yeux hébétés dont la prunelle se dilata effroyablement (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 685).Je rendis visite à la capitale badoise, effroyablement ravagée (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 156): 1. Il n'y a rien qui tue aussi promptement et aussi effroyablement qu'un corps à corps entre deux troupes bien nourries...
Alain, Propos,1928, p. 787. B.− [Correspond à effroyable C] P. exagér., fam. De manière excessive. Effroyablement compliqué, difficile. Il est effroyablement ivre (Hugo, Ruy Blas,1838, IV, 3, p. 425).Ils étaient arrivés rongés de poux, effroyablement sales (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 388).J'ai effroyablement vieilli ces derniers temps (Gide, Journal,1942, p. 104): 2. Je pense à ces colonnes de fourmis, si effroyablement déterminées et qui ne quittent jamais leur sentier, ...
Guéhenno, Journal d'une« Révolution », 1938, p. 150. Prononc. et Orth. : [efʀwajabləmɑ
̃]. Transcrit [efʀwa-] d'apr. effroi ds Barbeau-Rodhe 1930, ainsi que ds Warn. 1968 qui admet également efʀwa. Pour [ε] ouvert à l'initiale, cf. effroi. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1554 « d'une manière qui effraie » (J. Amyot, Diodore, XV, 16 ds Gdf. Compl.); 2. 1659 « d'une manière excessive » (Molière, Les Précieuses ridicules, IX). Dér. de effroyable*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 153. |