Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
EFFRAYANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.− Part. prés. de effrayer*.
II.− Emploi adj.
A.− Qui frappe ou qui est susceptible de frapper de frayeur, d'effroi. Cauchemar, rêve effrayant. Un effrayant troupeau d'hommes et de femmes en haillons (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 466).L'agonisant tenait le mouchoir de Jean-Louis, et il fixait maintenant cette proie de ses yeux effrayants, aussi vides que ceux d'un mort (Bernanos, Crime,1935, p. 755):
1. L'escalier n'était pas moins effrayant; des chaînes, des carcans, des clefs de prison... pendaient aux murs. France, Le Livre de mon ami,1885, p. 75.
SYNT. Apparition, aventure, histoire effrayante; péril, personnage, récit, regard, rictus, spectacle, spectre effrayant; effrayant et fantastique; lugubre et effrayant.
Emploi subst. Je vais à cette porte, et je regarde. Voici l'effrayant qui commence (Hugo, Rhin,1842, p. 364):
2. ... il [Barnier] s'emportait contre le sentimentalisme scientifique de Malivoire... contre sa manie... de cacher l'effrayant des maladies sous les euphémismes mélodieux. Goncourt, Sœur Philomène,1861, p. 276.
B.−
1. Qui étonne, fait peur par son caractère extraordinaire. Des proportions effrayantes. C'est le fond de ce glacier surtout qui est effrayant. Il semble que ce soit là les bornes du monde (Chênedollé, Journal,1833, p. 104).Voilà le miracle, dans cette courte vie de Jacqueline Pascal : la jeune sœur d'un « effrayant génie » l'a toujours dominé (Mauriac, Pascal et sa sœur,1931, p. 6):
3. Me voilà dépouillé, Seigneur, comme vous seul savez dépouiller, car rien n'échappe à votre sollicitude effrayante, à votre effrayant amour. Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. p. 1170.
2. P. exagér. Qui surprend grandement.
a) [Suivi d'un compl. introduit par de, ce, comme, etc. souvent dans l'expr. c'est effrayant...] Je vis ses yeux [de Madeleine] effrayants de douceur tout près des miens (Fromentin, Dominique,1863, p. 137).Quand on aime quelqu'un, c'est effrayant comme on pense peu aux autres (Pagnol, Marius,1931, III, 2etabl., 1, p. 181):
4. ... fourrageant ses cheveux d'un beau châtain doré, il me confiait en souriant : « c'est effrayant ce que je suis compliqué! » Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 201.
b) Absol. (intensif). J'ai voulu savoir le nombre de mes minutes. C'est effrayant, 168 millions et quelque mille! (E. de Guérin, Journal,1840, p. 118).L'argent file entre mes doigts comme du sable, c'est effrayant (Bernanos, Journal curé campagne,1936, p. 1035):
5. ... cette assemblée apparaissait si policée et son luxe si effrayant que Janeway regarda ses bottes poussiéreuses, son habit souillé, ses culottes déchirées sans plus oser faire un pas. Morand, Parfaite de Saligny,1947, p. 96.
C.− Fam. Considérable, excessif. Bruit, vacarme, appétit effrayant. On me remit un effrayant paquet de lettres et de journaux (Maupass., Sur l'eau,1888, p. 325).Un secret (...) qu'elle ne retenait plus que par un effrayant effort (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 965):
6. La jalousie produit sur nous l'effet du sel sur la glace; elle opère avec une effrayante rapidité, la dissolution totale de notre être. France, La Vie littér.,t. 1, 1888, p. 353.
SYNT. Chiffre, consommation, gaspillage, mortalité, travail, vitesse effrayant(e); ravages effrayants; une masse effrayante de; d'une complication effrayante.
Rem. La docum. atteste l'adv. effrayamment. D'une manière effrayante. Ses yeux s'agrandirent effrayamment, ses lèvres frémirent (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 404).
Prononc. et Orth. : [efʀ εjɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Pour [ε] ouvert à l'initiale, cf. effrayer. Ds Ac. 1718-1932. Fréq. abs. littér. : 2 535. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 363, b) 4 913; xxes. : a) 4 813, b) 2 382.