| EFFAROUCHEMENT, subst. masc. Action d'effaroucher; état de celui, de celle qui est effarouché(e). A.− [Correspond à effaroucher A 1] Si par malchance le fil de la ligne ou l'hameçon se prenait, on en avait pour une heure, sans parler de l'effarouchement définitif du poisson (Gide, Si le grain,1924, p. 397). B.− [Correspond à effaroucher A 2] État de gêne, de défiance (d'une personne effarouchée). Air d'effarouchement; pudique effarouchement. Une enfant de quatorze ans (...) poussa la porte et jeta un léger cri d'effarouchement (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 13).Aborder sans effarouchement certaines questions scabreuses (Gide, Journal,1948, p. 328).Dans le prude effarouchement des vertus de province, en face des femmes de mauvaise vie se perpétue une vieille épouvante (Beauvoir, Deux. sexe,t. 1, 1949, p. 301): ... les bras nus, les épaules nues, la pointe des seins à l'air... elle tenait toujours [Nana] le rideau d'une main, comme pour le tirer... au moindre effarouchement.
Zola, Nana,1880, p. 1208. Prononc. : [efaʀuʃmɑ
̃]. Pour [ε] ouvert, à l'initiale, cf. effaroucher. Étymol. et Hist. 1559 effarouchemens (Ab. Matthieu, Devis de la lang. fr., p. 6 ds Gdf. Compl.). Dér. du rad. de effaroucher*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 22. Bbg. Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 408. |