| EFFARANT, ANTE, part. prés. et adj. I.− Part. prés. de effarer*. II.− Emploi adj. A.− Qui effare. Une vision effarante. Une nouvelle effarante (Ac.1932).Synon. affolant, stupéfiant.Cette idée a quelque chose d'inouï, d'effarant, de périlleux pour ma raison (Bloy, Journal,1899, p. 296).L'abbé trouva l'auberge en un état de délabrement effarant, sans vitres, sans portes, sans plancher (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 40). : 1. L'ensemble de ces débours s'élevait − j'ai conservé toutes ces affreuses paperasses − au chiffre effarant de sept mille trois cent quinze francs.
Duhamel, Le Notaire du Havre,1933, p. 233. SYNT. Aventure, hypothèse effarante; pouvoir, système effarant. − [S'applique à un inanimé concr.] Qui étonne et fait peur. La nouvelle avait déjà couru, et, entre deux obus, les guetteurs écoutaient la pioche effarante qui creusait, creusait (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 158): 2. En effet, un jour de l'année 1863, les Parisiens virent une machine effarante sortir de l'atelier de Lenoir, rue de la Roquette, et partir sur la route de Joinville-le-Pont.
P. Rousseau, Hist. des techniques et des inventions,1967, p. 338. B.− P. ext. Extrême. Vitesse effarante. Synon. inouï.Un sans-gêne effarant (Rolland, J. Chr.,Amies, 1910, p. 1101). − Fam. C'est effarant. C'est inouï. « Afin que l'obéissance soit encore plus parfaite, (...) il faut être, entre les mains du supérieur, comme une bûche et un tronc d'arbre qui n'a ni vie, ni mouvement, ni action, ni volonté, ni jugement ». Est-ce clair? − C'est surtout effarant (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 188). Rem. Le passage du sens initial à cette valeur atténuée, de simple intensif, est insensible (cf. supra ex. Van der Meersch et Duhamel). Prononc. et Orth. : [efaʀ
ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Pour [ε] ouvert à l'initiale, cf. effarer. Ds Ac. 1932. Fréq. abs. littér. : 71. |