| DÉVORANT, ANTE, part. prés. et adj. I.− Part. prés. de dévorer*. II.− Emploi adj. A.− Qui dévore, mange avec voracité et rapidité. 1. [Appliqué à un animal] Les requins dévorants et les vastes baleines (Chénier, Élégies,1794, p. 100). 2. [Appliqué à une pers.] Orcus est l'enfer, le dieu dévorant, qui se repaît de chair et préfère celle des enfants au berceau (France, Livre ami,1885, p. 285). − P. méton. Appétit dévorant, faim dévorante. Qui pousse à manger beaucoup. Boulimie singulière qui, sous l'apparence d'un appétit dévorant, cache une satiété, un dégoût, une absence de toute faim généreuse (Blondel, Action,1893, p. 392). B.− Au fig. 1. Qui absorbe, consomme rapidement une grande quantité de choses. a) [En parlant d'une pers. ou d'une collectivité] Monarchie prodigue et dévorante (Sainte-Beuve, Prem. lundis,t. 1, 1869, p. 364). b) [Appliqué à un obj. concr. ou abstr.] Activité, vie dévorante. Cette mousse dévorante, envahissante (A. Daudet, Port Tarascon,1890, p. 115).Les progrès dévorants du machinisme (Civilis. écr.,1939, p. 1404). 2. Qui consume, détruit rapidement. a) [En parlant d'un agent physique] Air, climat, dévorant; flamme dévorante; mal dévorant. Des feuilles d'arbres consumées par la saison dévorante (Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 231): ... mais le vice, mille fois plus actif et plus funeste à la beauté, la consume et la détruit avec la rapidité d'un feu dévorant.
Genlis, Les Chevaliers du Cygne,t. 3, 1795, p. 225. b) [En parlant d'un phénomène psychique] Jamais je n'ai ressenti une anxiété aussi poignante, aussi dévorante, aussi effroyable (Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 64). Rem. On rencontre ds la docum. dévorant, employé comme subst. Animal qui dévore. Là-bas comme ici, destin pareil, celui d'être livré en proie à tous les dévorants (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 31). Au fig. Les réactionnaires les considéraient comme des dévorants, des frénétiques de la bagatelle (Aymé, Jument, 1933, p. 241). Prononc. et Orth. : [devɔ
ʀ
ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. 16941932. Fréq. abs. littér. : 716. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 420, b) 936; xxes. : a) 996, b) 731. |