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DÉVEINE, subst. fém.
Domaine des jeux.Suite de coups défavorables, malchance. Être en déveine. La même partie avec des chances et des déveines balancées (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Duchoux, 1887, p. 699).Un matin, à cinq heures, comme il rentrait du cercle après une nuit de déveine (France, Révolte anges,1914, p. 65):
Andrea avait un bonheur inouï, et il gagnait depuis quelques mois des sommes folles, quand ce revirement subit de la fortune, cette longue série de défaites que les joueurs appellent la déveine arriva, implacable, inexorable comme le destin. Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, 1859, p. 45.
P. ext., usuel. Malchance persistante. Déveine noire, sale déveine; coup, jour de déveine; la déveine continue, poursuit qqn. Synon. (fam.) guigne, poisse; anton. veine.L'argent afflue de tous côtés... J'ai eu quinze ans de déveine, c'est quinze années de chance! (Estaunié, Empreinte,1896, p. 162).Elle avait été identifiée, une rare déveine, et évidemment aussitôt embarquée (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 244).
Avoir la déveine de + inf.J'ai eu la déveine de trouver deux toises de dentelles dans la valise d'une présidente du Sénat (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, IV, 1, p. 154).
Prononc. et Orth. : [devεn]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1854 (Alyge, Art de ponter, 12 ds Fr. mod. t. 14, p. 54). Dér. de veine* au sens de « chance »; préf. -*. Fréq. abs. littér. : 64.
DÉR.
Déveinard, subst. et adj. masc.,rare. (Celui) qui a une malchance persistante. Anton. (cour.) veinard.On n'a pas idée d'être déveinards à ce point-là! Des gars vernis, ce sont ceux de la compagnie Ménétrier (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 36).Quel déveinard, ce pauvre Battaincourt! (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 896).Le fém. n'est pas attesté, alors que veinarde est cour. [devεna:ʀ]. 1resattest. 1874 subst. (A. Daudet, Fromont jeune, p. 25); 1883 adj. (Richepin, Pavé, p. 43); de déveine, suff. -ard*. Fréq. abs. littér. : 5.