| DÉSOCCUPÉ, ÉE, adj. Gén. en emploi abs., vieilli A.− Qui a cessé d'être soumis à une activité préoccupante ou accaparante. (Quasi-)synon. libre. 1. [En parlant d'une pers.] L'artisan est plus heureux que le riche désoccupé (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 387).Les riches sont plus désoccupés que les autres, et, par là, en apparence, plus méchants (Stendhal, L. Leuwen, t. 1, 1836, p. 245). − Rare. Désoccupé de qqc.Nous sommes plus désoccupés de sentiments sérieux ou de solides pensées (Joubert, Pensées,t. 1, 1824, p. 416). 2. [En parlant d'une fonction de la pers.] a) [De la pensée] Une intelligence désoccupée, qui vole au hasard, comme l'abeille (Joubert, Pensées,t. 1, 1824p. 26).Choses qui vous laissent assez de pensée libre et désoccupée pour vous tourmenter et vous ronger (Barb. d'Aurev., Mémor. 1,1836, p. 13). b) [De la sensibilité] Le caprice d'une âme désoccupée (Michelet, Journal,1835, p. 176): On n'aime rien dans le monde, le cœur est désoccupé comme l'esprit. Je n'ai jamais été plus désintéressé, plus désaffectionné de tout ce qui est sensible, y compris mon corps qui me pèse et me déplaît, et pourtant je n'ai jamais été plus soumis à ces liens, quelque indifférents, quelque durs même qu'ils me paraissent...
Maine de Biran, Journal,1821, p. 307. B.− Qui a cessé de porter quelque intérêt à une activité sérieuse ou suivie. (Quasi-)synon. blasé, dilettante.Les autres élégants, visiblement ennuyés, désoccupés (Michelet, Journal,1844, p. 563). ♦ Air désoccupé. L'air désoccupé, le sourire à la bouche, le front libre, et point de ces rides de conspirateur (Lemercier, Pinto,1800, I, 13, p. 42). Étymol. et Hist. 1579 (Turquet de Mayerne d'apr. Delboulle ds DG). Dér. de occupé, part. passé de occuper*; préf. dé(s)-*. Fréq. abs. littér. : 17. |