| DÉSOBLIGER, verbe trans. Froisser quelqu'un dans son amour-propre, lui causer une peine ou un déplaisir qui lui paraissent immérités. Vous me désobligeriez beaucoup en n'acceptant pas (Ac.1835-1932) :− Je vous remercie de votre obligeance, me répondit-il [l'abbé], j'attendrai fort bien où je suis. J'insistai en lui disant que son refus nous ferait beaucoup de peine, et le pauvre homme finit par me suivre, rien que pour ne pas me désobliger.
Soulié, Les Mémoires du diable,t. 2, 1837, p. 129. − Emploi abs. Quand je ne massacre pas, il faut que je désoblige. (...) J'ai le fanatisme de l'ingratitude (Bloy, Hist. désobl.,1894, p. 11). − P. métaph. L'insolent trépas de mon père avait désobligé les Schweitzer (Sartre, Mots,1964, p. 9). Prononc. et Orth. : [dezɔbliʒe]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1307 desoblegier « délier d'une obligation » (6 nov., Cart. d'Oudenbourg, p. 4, Van de Casteele ds Gdf. Compl.); 1636 « rendre un mauvais office » (Monet); 1656 désobligeant adj. (Pascal, Septième provinciale, éd. H. Gachier et L. Lafuma, p. 400). Dér. de obliger*; préf. dé(s)-*. Fréq. abs. littér. : 73. |