| DÉSEMPLIR, verbe. A.− Emploi trans., rare. Vider en tout ou en partie. Il faut désemplir cette malle, elle est trop pleine (Ac.).On aura soin de désemplir de temps en temps les vaisseaux par quelques saignées (Geoffroy, Méd. prat.,1800, p. 293). ♦ Littéraire : Puis on s'amuse du beau mot prêté à Hugo, auquel on a fait dire ces jours-ci : « il est, je crois temps que je désemplisse le monde.»
Goncourt, Journal,1883, p. 226. − Emploi pronom. à sens passif. Les auberges (...) se désemplirent d'un coup (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 253). B.− Emploi intrans. [Employé toujours à la forme négative] Être continuellement plein, généralement par le remplacement des partants par de nouveaux arrivants. Les verres ne désemplissaient plus (Zola, Assommoir,1877, p. 627).La maison du matin au soir ne désemplit pas (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 181). Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. désempli (au fig.). Qui est vidé de son contenu. Les oraisons couraient, en se brouillant, sur ses lèvres [de Durtel] elles se dépouillaient de tout sens, devenaient des mots désemplis, des coques vides (Huysmans, En route, 1895, p. 242). Prononc. et Orth. : [dezɑ
̃pli:ʀ], (je) désemplis [dezɑ
̃pli]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1180 (J. Le Nevelon, Venjance Alixandre, in Elliott Monographs, 568). Dér. de emplir*; préf. dé(s)-*. Fréq. abs. littér. : 40. |