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DÉSARTICULATION, subst. fém.
A.− Action de faire sortir un os de son articulation.
− Spéc., CHIR. Amputation pratiquée au niveau d'une articulation. Le chirurgien, obligé de choisir entre une désarticulation et une amputation dans la continuité plus rapprochée du tronc, donnera constamment la préférence à la première (Nélaton, Pathol. chir.,t. 1, 1844, p. 266):
1. Cette fois, il s'agissait de la désarticulation d'une épaule, d'après la méthode de Lisfranc, ce que les chirurgiens appelaient une jolie opération, quelque chose d'élégant et de prompt, en tout quarante secondes à peine. Zola, La Débâcle,1892, p. 338.
− Au fig. Action de séparer, de détacher les divers éléments qui composent quelque chose. La désarticulation du réel (Bergson, Deux sources,1932, p. 182):
2. ... la cessation trop fréquente du son, les silences incessants, produisent l'effet d'une désarticulation, d'une séparation. Mathis-Lussy, Le Rythme musical,1911, p. 13.
− P. ext. Fait de perdre ou d'avoir perdu sa cohésion. Désarticulation de l'économie (Lamb.1970) :
3. Sur le seul plan du département, la coordination doit s'inspirer de deux exigences complémentaires en principe, mais contradictoires en fait : maintenir l'unité d'affaires de plus en plus complexes, que leur désarticulation rendrait impossibles à traiter,... Chazelle, La Diplom.,1962, p. 71.
B.− Action d'assouplir à l'excès les articulations de certains membres, de les plier dans tous les sens. Cette danse [des danseuses javanaises] (...) consiste tout entière dans des désarticulations de poignets (Goncourt, Journal,1889, p. 978).
Prononc. et Orth. : [dezaʀtikylasjɔ ̃]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1813 (Encyclop. méthod. d'apr. Lar. Lang. fr.). Dér. de désarticuler*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér. : 7.