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DÉSAGRÉABLE, adj.
A.− [En parlant d'une pers. ou de ses réactions]
1. Vieilli. Qui n'est pas jugé digne d'être agréé :
1. La foule se retira consternée : l'adoption du nouveau fils de Chactas fut déclarée désagréable aux génies, et de mauvais augure pour la prospérité de la nation. Chateaubriand, Les Natchez,1826, p. 182.
2. Qui manque d'agrément ou de bienveillance dans les relations :
2. Il y a des gens qui ont la spécialité du mot déplaisant, de l'observation désagréable, de l'insinuation désobligeante, de la grossièreté gratuite : ce sont les planteurs d'épines. Amiel, Journal intime,1866, p. 94.
3. Il [Feydeau] dépasse l'impossible de l'insupportabilité. Je crois que jamais hémiplégie au monde n'a fait un homme aussi désagréable, aussi méprisable, aussi moralement répugnant! Goncourt, Journal,1872, p. 921.
B.− [En parlant d'un animé ou d'un inanimé concr. ou abstr.] Qui n'offre pas d'agrément aux sens ou au goût. Anton. agréable, plaisant.L'ortie, inutile, piquante, désagréable en tout sens (Michelet, Insecte,1857, p. 146):
4. ... chacun sait que beaucoup de sensations ont par elles-mêmes la propriété de nous être agréables ou désagréables. Or qu'est-ce que trouver une sensation agréable ou désagréable si ce n'est pas en porter un jugement, sentir un rapport entre elle et notre faculté sentante? Destutt de Tracy, Éléments d'idéologie,Idéologie, 1801, p. 158.
− Par litote, fam. Pas désagréable. On buvait dans le village un petit vin qui n'était pas désagréable (Nerval, Filles feu,1854, p. 567).
− Emploi subst. sing. avec valeur de neutre :
5. Qu'est-ce que la conscience vous en apprend [des formes extérieures]? Rien, sinon qu'elles vous donnent des sensations agréables ou désagréables; mais entre l'agréable ou le désagréable, le carré ou le rond, la couleur verte ou jaune, etc. et le beau ou le laid, il y a un abîme. Cousin, Hist. de la philos. du XVIIIes.,t. 2, 1829, p. 454.
SYNT. Bruit, chose, odeur désagréable; effet, événement, impression, scène, sensation, sentiment désagréable; mots, réflexions, vérités désagréables; désagréable à entendre, à voir; extrêmement, fort, particulièrement désagréable.
Prononc. et Orth. : [dezagʀeabl̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1275-80 desagraable « qui cause une impression pénible » (J. de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 15268). Dér. de agréable*; préf. dé(s)-*. Fréq. abs. littér. : 1 473. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 664, b) 2 611; xxes. : a) 2 106, b) 2 178. Bbg. Darm. 1877, p. 80.