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DÉROUTE, subst. fém.
A.− Fuite en désordre de troupes battues ou prises de panique. Déroute complète, générale; en pleine déroute. Mettre une armée, mettre l'ennemi en déroute (Ac. 1835-1932). Synon. débâcle, débandade :
1. Tout le restant de cette nuit se passa sans être attaqués de nouveau. Les Vendéens en avaient assez. Malgré cela, je dois le dire, nous étions en déroute, et pour la première fois les Mayençais fuyaient devant des paysans, par la faute d'un misérable général, qui lui-même avait donné le signal de la déroute, en se sauvant à toute bride. Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870, p. 234.
P. anal.
[L'accent est mis sur la fuite] Il y eut une déroute de nourrices (Alain, Propos,1909, p. 53).
[L'accent est mis sur le désordre] Des bancs laissés en déroute par les galopins du catéchisme (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1462).Une chambre en déroute où se désagrège mon désordre de l'année « scolaire » (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1906, p. 407).
P. métaph. :
2. Entre les cimes, je voyais courir des nuages en déroute, des nuages éperdus qui semblaient fuir devant une épouvante. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, La Peur, 1882, p. 800.
Par personnification :
3. ... C'est alors Qu'élevant tout à coup sa voix désespérée, La Déroute, géante à la face effarée, ... La Déroute apparut au soldat qui s'émeut ... Hugo, Les Châtiments,1853, p. 278.
B.− Au fig. Échec complet. Synon. faillite, sauve-qui-peut.L'universelle déroute des pensées (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 265):
4. Et puis, c'était une déroute de toutes les idées tristes, une abdication volontaire des luttes d'ici-bas, que ce désordre sans cesse attisé : ... Huysmans, Marthe,1876, p. 125.
En partic., littér. Ruine financière ou sociale. Garçon de bureau d'un comptoir en déroute, chargé de répondre à une horde de créanciers (A. Daudet, Nabab,1877, p. 202).
Loc. et expr. littér. Mettre qqn en déroute dans une dispute. Le déconcerter, lui faire perdre contenance (cf. Ac. 1798-1932). En déroute. En confusion, décontenancé. Port-Royal, à cette date (1693), était comme en désarroi et en déroute (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 242).
Prononc. et Orth. : [deʀut]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1541 deroute « repli en désordre d'une armée vaincue » (Négoc. dans le Levant, I, 522 ds Barb. Misc. 7, no9); 1637 au fig. mettre en déroute « mettre en échec » (Corneille, Place Royale, IV, 1 ds IGLF). Déverbal de l'a. fr. m. fr. desro(u)ter, desruter « disperser, mettre en fuite », attesté de 1155 (Wace, Brut, 12044 ds Keller, p. 280 a) au xvies. (ds Hug.), dér. de ro(u)te, rute « bande, troupe en marche », v. routier. L'esp. derrota, donné comme étymon. de déroute par Barb. Misc. 7, no9, est au contraire empr. au fr. (v. Cor.). Fréq. abs. littér. : 472. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 418, b) 777; xxes. : a) 841, b) 723. Bbg. Rigaud (A.). La Consultation permanente de l'O.V.F. Vie Lang. 1966, pp. 295-298.