| DÉPUCELER, verbe trans. Faire perdre son pucelage, sa virginité à quelqu'un. Synon. partiel (quand le compl. désigne une jeune fille) déflorer.La grande Mindeur dépucela le fils du facteur (Aymé, La Vouivre,1943, p. 228):Aussi n'avais-je encore que six ans lorsqu'il tenta pour la première fois de me violer. Heureusement qu'un valet survint et mon père dut reboutonner sa culotte en grommelant des propos peu aimables pour le bonguieu. Le valet s'appelait Théodulphe et ce fut lui qui me dépucela trois semaines plus tard malgré moi bien entendu.
Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 213. Rem. La docum. atteste un emploi adj. du part. passé. Les vierges dépucelées (Flaub., Corresp., 1839, p. 52). − P. métaph. Les Anglais, en brûlant la pucelle et voulant la violer, croyaient dépuceler la France (Michelet, Journal,1837, p. 247).Le paganisme fornicateur vint dépuceler la Beauté chrétienne (Bloy, Désesp.,1886, p. 188). ♦ Fam. Dépuceler une bouteille. L'ouvrir en la décachetant ou en la décapsulant (cf. Lar. Lang. fr.). − Au fig. Faire prendre conscience de quelque chose d'important, par quoi la personne est mûrie. Je venais de découvrir d'un coup la guerre tout entière. J'étais dépucelé (Céline, Voyage,1932, p. 20). Rem. Dépuceler est considéré comme ,,très libre`` ds Ac. 1878, Littré; ,,grossier`` ds Besch 1845; ,,trivial`` ds DG, Lar. Lang. fr.; ,,bas`` ds Ac. 1932; ,,vulgaire`` ds Rob. Prononc. et Orth. : [depysle], (je) dépucelle [depysεl]. Conjug. Devant syll. muette change [ə] muet du rad. en [ε] ouvert, écrit e + ll double. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1165 (Benoit de Sainte-Maure, Troie, 1648 ds T.-L.). Dér. de pucelle*; préf. dé-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 9. |