| DÉPOSITAIRE, subst. A.− [Correspond à déposer2] Personne à laquelle on a confié un dépôt. Anton. déposant : 1. Des obligations du dépositaire.
1927. Le dépositaire doit apporter dans la garde de la chose déposée, les mêmes soins qu'il apporte dans la garde des choses qui lui appartiennent.
1928. La disposition de l'article précédent doit être appliquée avec plus de rigueur, 1 si le dépositaire s'est offert lui-même pour recevoir le dépôt; ...
Code civil,1804, p. 348. − HIST. ECCL., vx. Économe d'une communauté religieuse. L'abbesse entra avec la dépositaire à sa droite et la doyenne à sa gauche (Sand, Lélia,1839, p. 451). − COMM. Intermédiaire commercial qui vend pour le compte d'un autre des marchandises qu'il a reçues de lui en dépôt. Messageries Hachette chargées de la distribution [d'un journal] aux dépositaires et aux bibliothèques des gares (Coston, A.B.C. journ.,1952, p. 187). B.− Au fig. Personne qui est investie d'une mission de confiance; personne à qui l'on a confié un secret. Dépositaire de l'autorité, de la puissance, des secrets. Les adultes que je prenais pour les dépositaires de l'absolu (Beauvoir, Mém. jeune fille,1958, p. 21): 2. Il n'est point de contraste plus révoltant que de voir dans le dépositaire de la confiance publique, et la dignité de représentant du gouvernement, et la conduite des derniers de la populace.
Baudry des Lozières, Voyage à la Louisiane,1802, p. 180. 3. ... le trésor de moralité acquise dont nous sommes les dépositaires. − Infidèles dépositaires si souvent, et qui préparons la banqueroute de nos successeurs parmi des caresses et des sourires!
Bourget, Nouv. Essais de psychol. contemp.,1885, p. 27. − P. métaph. Salut, bois consacré! Salut, champ funéraire, Des tombeaux du village humble dépositaire (Lamart., Médit.,1820, p. 196). Rem. On rencontre ds la docum. dépositeur, trice, subst., vieilli et rare. Les dict. gén. qui l'accueillent le donnent tantôt comme synon. de déposant (Littré, Guérin 1892, Quillet 1965, cf. aussi Say, Écon. pol., 1832, p. 304); tantôt comme synon. de déposire (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. 20e, cf. aussi Vigny, Journal poète, 1836, p. 1050). Prononc. et Orth. : [depozitε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1414 « celui à qui on remet quelque chose en dépôt » (L. de Premierfait, Decam., B.N. 129, fo120 ro); 1559 [en parlant d'un accord secret] (Amyot, Caton d'Utique, 59 ds Littré). Empr. au b. lat. jur. depositarius « dépositaire ». Fréq. abs. littér. : 359. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 126, b) 293; xxes. : a) 261, b) 251. Bbg. Darm. 1877, p. 179 (s.v. dépositeur). − Herb. 1961, pp. 70-71. − Quem. 2es. t. 2 1971 (s.v. dépositeur). |