| DÉPASSIONNER, verbe trans. A.− Littér. Éteindre la passion*, les passions de (quelqu'un). − Emploi pronom. réfl. Ne plus avoir de passion, se délivrer de sa passion, se détacher : ... il s'étonnait de son exaltation passée, de cette espèce de folie qui l'avait emporté, de ce grossissement d'une idée fixe. Il se « dépassionnait ». Il commençait à moins souffrir en présence d'Émilie.
Van der Meersch, L'Invasion 14,1935, p. 479. B.− Effacer les traces de la passion*; ôter tout caractère passionnel* à (quelque chose). Dépassionner une discussion, une question. Tout ce qui touche à Aragon a pris dès longtemps une allure passionnée. Mais il faut justement dépassionner le débat (M. 15.3.57 ds Gilb.1971). Prononc. : [depasjɔne], (je) dépassionne [depasjɔn]. Étymol. et Hist. 1550 trans. « éteindre la passion de, calmer » (B. de la Grise, trad. de Guevara, L'Orloge des Princes, III, 12 ds Hug.); 1804 pronom. « se défendre d'une attitude passionnée » (Stendhal, Fil. nova, I, 258 ds Quem. Fichier). Dér. de passionner*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. Quem. 2es. t. 2 1971. |