| * Dans l'article "DÉPARTIR,, verbe." DÉPARTIR, verbe. A.− Emploi trans. 1. Vx. Distribuer : 1. C'est de l'époque de Simon de Montfort que date la perte de la langue d'Oc : «Simon, se voyant seigneur de tant de terres, les départit entre les gentilshommes, tant Français qu'autres, ... »
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 74. 2. Littér. Attribuer en partage : 2. ... Méprisant le danger qu'il y avait à lutter d'adresse avec les Normands, elle employait l'esprit inventif et la ruse que la nature a départis aux femmes pour opposer ces rivalités les unes aux autres.
Balzac, Le Réquisitionnaire,1831, p. 139. 3. En partic. a) DR. Départir des causes. Partager des procès entre les juges et leur distribuer les pièces s'y rapportant. b) VÉN. ,,« Un animal se départ [ou] se départ d'ensemble »`` (Duchartre 1973). [Se dit d'un animal],,lorsqu'il se sépare de la harde ou de la compagnie`` (Duchartre 1973). B.− Emploi pronom. [En parlant gén. d'une attitude] Se défaire de, renoncer : 3. M. de Nièvres se montra plus souple, sans se départir d'une certaine réserve, qui devenait de plus en plus évidente en devenant, je crois, plus systématique.
Fromentin, Dominique,1863, p. 210. 4. Mais il fallut de longues exhortations de tous et les supplications des siens pour qu'il se départît de son mutisme.
Lévi-Strauss, Anthropol. struct.,1958, p. 186. SYNT. Se départir de son accent, de son amabilité, de sa courtoisie, de son dédain, de sa sérénité, de sa vigilance. Rem. La plupart des dict. gén. signalent le syntagme (vx) commissaires départis qu'ils définissent « intendants des provinces ». Prononc. et Orth. : [depaʀti:ʀ], (je) départis [depaʀti]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « partager, diviser » (Alexis, éd. Chr. Storey, 96 : Quant sun aver lur ad tot departit); 1177 « attribuer en partage; donner » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 2628); 2. ca 1100 « séparer (ici l'âme du corps) » (Roland, éd. J. Bédier, 2940); 2emoitié xives. pronom. « renoncer à (+ inf.) » (Est. Desch., Poés., II, 32, A-T. ds Gdf.). Dér. de partir*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 287. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 393, b) 309; xxes. : a) 458, b) 441. DÉR. Départiteur, subst. masc.Celui qui départit* (cf. départir)Spéc., dr. Juriste habilité à compléter un tribunal lorsqu'il est impossible de dégager une majorité. Juges départiteurs (Lar. 20e). − [depaʀtitœ:ʀ]. − 1reattest. 1870, 11 juin dr. (Gaz. des Trib. ds Littré Suppl.); du rad. de départir, suff. élargi -(it)eur2* d'après partition, partiteur. BBG. − Se départir. Intermédiaire (L') des chercheurs et des curieux. 1896, t. 34, p. 617, 831. − Väänänen (V.). Le « Fabliau » de Cocagne. Neuphilol. Mitt. 1947, t. 48, p. 30. |