| DÉMOBILISER, verbe trans. Renvoyer à la vie civile des hommes mobilisés à des fins militaires : Lucien leur sourit doucement, il explique : « Ils ne sont plus jeunes, vous savez, ça m'ennuie qu'ils se soient dérangés pour rien. » « Bah! dit Moûlu, quand ils rentreront, c'est toi qui les recevras. » « Je voudrais bien, dit Lucien, mais j'aurai pas cette veine : ils vont mettre au moins huit jours à nous démobiliser. » « Qui sait? dit Moûlu. Qui sait? avec les Fritz, ça peut aller vite. » « Moi, dit Jurassien, tout ce que je demande, c'est d'être chez moi pour la cueillette de la lavande. »
Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 278. − Emploi abs. « S'ils apprenaient ce soir que tout s'arrange, qu'on démobilise ... » (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 619). − P. ext., POLITOL. Provoquer une baisse de la combativité des militants, des masses. Démobiliser des grévistes (Lar. Lang. fr.; cf. également Rob.Suppl.1970). Prononc. : [demɔbilize]. Étymol. et Hist. 1826 dr. (Mozin-Biber : Démobiliser des biens meubles, les convertir en immeubles); 1870 milit. (Lar. 19e). Dér. de mobiliser* « déclarer meuble par convention », « mettre sur pied de guerre »; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 36. |