| DÉIFICATION, subst. fém. Littér. Action de déifier. A.− [Correspond à déifier A] Action d'élever au rang de dieu, de considérer comme divin; action de se faire dieu. L'« Apocolokyntose » de Sénèque, cette parodie et cette satire de la déification de l'empereur Claude (Guéhenno, Jean-Jacques,1950, p. 274): 1. ... un Dieu rien qu'immanent (...) peut fort bien (...) être à la limite remplacé par une âme, qui (...) finit par se déifier elle-même : ce péril de la déification, soit de l'âme, soit de la personne, soit même de la volonté de puissance, est le péril qu'encourt toujours la vue immanente, ...
Du Bos, Journal,1928, p. 78. − Spéc., dans la relig. chrét.Participation de la nature divine. Pour atteindre la déification définitive, ils [les mystiques chrétiens] passent par une série d'états (Bergson, Deux sources,1932, p. 261). B.− [Correspond à déifier B] Action de donner un caractère sacré à (quelque chose ou quelqu'un); action de vénérer, exalter (quelque chose ou quelqu'un). Elle [Béatrix] savourait les adorations respectueuses de cette enfant (...) Quelle femme aurait pu résister à cette constante déification? (Balzac, Béatrix,1839-45, p. 221).Cette condamnation du dévouement et cette déification de l'égoïsme (J. Simon, Devoir,1854, p. 248): 2. ... ce n'est pas lui (...) qui me dégoûte, non (...); mais c'est cet ignoble culte du héros, s'exprimant par une iconographie d'une bassesse insurmontable. C'est cette déification qui me met hors de moi.
Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 124. Prononc. et Orth. : [deifikasjɔ
̃]. Ds Ac. 1694, 1932. Étymol. et Hist. 1375 [éd. 1531] (Raoul de Presles, Cité de Dieu, VIII, 5 ds R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 478); 1488 [éd. 1491] (La Mer des Histoires, I, 37 a ds Rom. Forsch., t. 32, p. 43). Empr. au lat. chrét. deificatio, -onis. Fréq. abs. littér. : 39. Bbg. Quem. 2es. t. 3 1972. |