| DÉHANCHER, verbe trans. Gén. à la forme pronom. A.− [Le suj. ou l'obj. désigne une pers. (gén. en marche)] Faire porter sur l'une et l'autre jambe le poids de son corps en accentuant la saillie de la hanche opposée. (Quasi)-synon. se dandiner.Le violoneux en tête, se déhanchant pour marquer le pas, mettant le village en branle avec son crincrin (A. Daudet, Pte paroisse,1895, p. 26). − En partic. [Le suj. ou l'obj. désigne une femme] La putain qui se déhanche Un passant séduit se penche (Queneau, Si tu t'imag.,1952, p. 305). B.− P. ext. [Le suj. ou l'obj. désigne un animal, notamment un cheval] Le cavalier avançait lentement, soumis à ce pas de pur-sang qui se déhanche (La Varende, Centaure de Dieu,1938, p. 102). C.− P. anal. [Le suj. ou l'obj. désigne un inanimé] Des amandiers décharnés, de vieux oliviers se déhanchent sur leurs membres infirmes (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1487). D.− P. métaph. [Le suj. ou l'obj. désigne une poésie, une musique] Infliger un mouvement saccadé, disloquer un rythme. Éraillant les sons, déhanchant le rythme, avec des staccati canailles (Péladan, Vice supr.,1884, p. 211). Prononc. et Orth. : [deɑ
̃
ʃe], (je me) déhanche [deɑ
̃:ʃ]. h aspiré ds Fér. 1768 (qui rejette l'orth. deshancher), ds Littré et Passy 1914. Cf. déhanché. Admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1555 part. passé subst. « qui a les hanches disloquées » (P. de Ronsard, Les Hymnes, éd. P. Laumonier, 8, 30, 483); 1663 se déhancher « se dandiner avec affectation » (Molière, L'Impromptu de Versailles, éd. R. Bray, 4). Dér. de hanche*; préf. dé-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 16. |