| DÉGUEULASSE, adj. Populaire A.− [En parlant d'une pers., d'un animé ou d'un inanimé] Qui est sale, répugnant, au physique ou au moral. Ces sales dégueulasses dégoûtants (Céline, Mort à crédit,1936, p. 477).Le pont [du bateau] est sale et dégueulasse, maculé de vin (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 170). − Par litote, fam. Pas dégueulasse. Appréciable, agréable. Il était pas dégueulasse, ce petit coq au vin (Rob.Suppl.1970). − Emploi subst., utilisé comme terme d'injure. Synon. pop. de salaud.Pourris, dégueulasses, alcooliques, vous aurez pas la peau de Léopold! (Aymé, Uranus,1948, p. 225). B.− [En parlant d'un inanimé concr.] Qui est de mauvaise qualité. Du matériel dégueulasse et des mitrailleuses à la noix (Malraux, Espoir,1937, p. 680). Prononc. : [degœlas] ou [-gø-]. [œ] ouvert ds Lar. Lang. fr.; les 2 prononc. ds Pt Rob. Étymol. et Hist. 1867 adj. dégueulas « dégoûtant » (Delvau). Dér. du rad. de dégueuler*; suff. -asse*. DÉR. Dégueulasserie, subst. fém.,vulg. Caractère de ce qui est dégueulasse; p. méton., chose dégoûtante. Synon. pop. saloperie.a) [En parlant d'un inanimé concr.] C'était à chaque fois une dégueulasserie [l'odeur d'un cancer] (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 325).b) [En parlant d'un inanimé abstr.] I' faut bien qu'i' y en ait qui fassent fortune. (...) c'est un' honte et une dégueulasserie (Barbusse, Feu,1916, p. 81).Attesté ds Rob. Suppl. 1970.− 1reattest. 1910-20 (Carabelli, [Lang. pop.]); de dégueulasse, suff. -erie*. − Fréq. abs. littér. : 4. BBG. − Sain. Lang. par. 1920, p. 105, 115. |