| * Dans l'article "DÉGUERPIR,, verbe." DÉGUERPIR, verbe. A.− Emploi trans., vx. DR. ANC. ,,Abandonner la possession d'un bien`` (Ac. 1798-1878). Déguerpir un héritage, une maison (Ac. 1798-1878). B.− Emploi intrans., cour. Abandonner un lieu en se sauvant (souvent par crainte). Synon. décamper.Un ouvrier qu'elle logeait a déguerpi sans la payer (Amiel, Journal,1866, p. 149): 1. Il [le duc] n'y put tenir, il déguerpit, abandonna cette maison maudite, et, escorté d'Arcangeli, alla se loger d'emprunt, dans le paisible hôtel Windsor...
Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 89. − Emploi factitif. On l'a fait déguerpir de sa place (Ac.1798-1932).Faire déguerpir ces chenapans-là! (Verne, Île myst.,1874, p. 267). − P. métaph. Mieux vaut déguerpir de la vie quand on est jeune, que d'en être chassé par le temps (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 359): 2. Rendez-lui grâce [à Dieu] en déguerpissant le plus tôt possible de votre nature, en lui laissant le logis de votre conscience vide.
Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 275. Prononc. et Orth. : [degε
ʀpi:ʀ], (je) déguerpis [degε
ʀpi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1remoitié xiies. deguerpir « abandonner » [dereliquit] (Psautier de Cambridge, éd. F. Michel, XXXVII, 10); 1507 spéc. jur. deswerpir [un héritage] (Prév. de Fouilloy, Cout. loc. du baill. d'Amiens, t. I, p. 299, Bouthors ds Gdf.); av. 1617 jur. emploi abs. (Loysel, 522 ds Littré); 1599 p. ext. « abandonner la place » (H. Hornkens, Recueil de dict. français, espagnols et latins d'apr. FEW t. 17, p. 566 a). Dér. de l'a. fr. guerpir « abandonner (la possession d'un objet) » (mil. xies., Alexis, éd. Chr. Storey, 351) − 1660, Oudin Fr.-Esp., cf. aussi gurpir « abandonner (quelqu'un, quelque chose) » (fin xes., Passion, éd. D. S. Avalle, 116, 267) − fin xiiies.-début xives., Macé de La Charité, Bible ds Gdf. Guerpir est empr. à l'a. b. frq. *werpjan « jeter, lancer », cf. a. h. all. werfan, all. werfen « id. ». Les formes d'a. fr. en -u-, qui se retrouvent en fr.-prov. et en a. prov., viennent prob. du burgonde ou du got. *waurpjan, cf. FEW t. 17, p. 566 b. Fréq. abs. littér. : 96. DÉR. Déguerpissement, subst. masc.,,Abandon de la propriété ou de la possession d'un immeuble pour se soustraire aux charges foncières qui le grèvent`` (Cap. 1936). − [degε
ʀpismɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1878. − 1reattest. 1308 degarpissement (A.N. S 90 pièce 30 ds Gdf. Compl.); du rad. du part. prés. de déguerpir, suff. -(e)ment1*. BBG. − Brosman (P. W.). Romance guerpire. Rom. Philol. 1964, t. 18, no1, pp. 31-33; A belated reference concerning guerpire. Rom. Philol. 1965, t. 18, no4, p. 526. − Robert (I.). La Tentation de l'arg. Déf. Lang. fr. 1969, no49, p. 10. |