| DÉFENSEUR, subst. masc. A.− Usuel. [Correspond à défendre I A 1] Personne (parfois animal) qui défend quelqu'un ou quelque chose contre une agression existante ou éventuelle : 1. Pour la vieille Italie, je suis le défenseur de la religion; pour la jeune, le défenseur de la liberté; ...
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 428. 2. Et je tins à faire appel aux héroïques défenseurs de Verdun en leur montrant le rôle joué jusqu'à ce moment par la 2earmée et qu'elle devait jouer jusqu'au bout.
Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 224. − [En appos. à un subst. masc. ou fém.] Les monstrueux taureaux d'airain, défenseurs de la Toison d'or (Gautier, Fracasse,1863, p. 430).Hilaire de Poitiers, le défenseur de la foi de Nicée (Huysmans, À rebours,1884, p. 47): 3. Vous la retrouvez partout et toujours, notre France, en défenseur généreux, désintéressé, du droit et de la liberté des peuples...
Michelet, Sur les chemins de l'Europe,1874, p. 249. − Emploi fig., littér. Mon pardessus est mon bouclier, mon parapluie est mon défenseur (Jacob, Carnet dés,1923, p. 10). − SP. [Dans un sp. coll., le football p. ex.] Joueur plus spécialement chargé de la défense : 4. ... leur activité [des demis] peut déborder dans toutes les zones de défense et d'attaque; décrocher pour suppléer un défenseur central ou un arrière latéral, mais surtout appuyer l'attaque par un appel de balle au centre de celle-ci, ...
J. Mercier, Le Football,1966, p. 73. SYNT. Défenseur de l'Église, de la foi, de la religion, du trône et de l'autel; défenseur de la patrie, du peuple; défenseur des droits, des libertés, de l'ordre; défenseur ardent, intrépide; grand, seul, zélé défenseur; ami et défenseur; rôle de défenseur; trouver des défenseurs. − DR. [Correspond à défendre I A 2] Avocat qui assure la défense en justice d'un accusé. Un défenseur nommé d'office (Ac.1835-1932).Défenseur de l'accusé; l'accusé et le défenseur; être constitué le défenseur : 5. L'homme admirable qu'était le substitut Granié est mort; il fut la providence des artistes nouveaux, leur défenseur, leur appui, leur conseil.
Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 33. ♦ [P. réf. à Psaumes, 68, 6] :
6. Le digne patron des avocats [Saint Yves] est né dans le Minihi de Tréguier, et sa petite église y est entourée d'une grande vénération. Ce défenseur des pauvres, des veuves, des orphelins, est devenu dans le pays le grand justicier, le redresseur de torts.
Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 10. ♦ [En appos.] Avocat défenseur. À ce moment l'avocat défenseur se lève (Gide, Souv. Cour d'ass.,1913, p. 637). B.− P. ext. et au fig. Personne qui soutient une thèse, qui prend parti pour quelque chose. Synon. partisan : 7. Les événements, dans le sud, donnaient tort à Rivière, seul défenseur des vols de nuit. Ses adversaires tireraient d'un désastre en Patagonie une position morale si forte, que peut-être la foi de Rivière resterait désormais impuissante; ...
Saint-Exupéry, Vol de nuit,1931, p. 115. Prononc. et Orth. : [defɑ
̃sœ:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1213 « celui qui défend, qui protège » (Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et S. de Vogel, 568, 19 ds Romania, t. 65, p. 488); 1588 « celui qui soutient une cause, une idée » (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, livre 3, chap. 1, p. 887); 1817 « avocat qui assure la défense d'un accusé devant la justice » (Staël, Consid. Révol. fr., p. 322 : le defenseur de l'accusé a le droit de prononcer un plaidoyer [dans les procès pour haute trahison]). Empr. au lat. class. defensor de même sens. Fréq. abs. littér. : 1 010. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 262, b) 1 039; xxes. : a) 1 512, b) 897. |