| DÉCORDER, verbe trans. A.− Défaire une corde en séparant les brins tordus dont elle est composée. Décorder un vieux câble (Ac.). − Emploi pronom. passif. Le nœud dit « cul de porc » sert à terminer un cordage pour l'éviter de se décorder (Galopin, Lang. mar.,1925, p. 32). B.− Enlever la corde qui lie des choses, des animaux. Décorder une malle, des bestiaux (Rob.). − Emploi pronom., SP. [Le suj. désigne des pers.] Détacher la corde qui relie chaque alpiniste à la cordée : Il [Balmat, le guide] avait voulu passer devant (...). Il était comme un copain (...). C'était plus comme un client qu'on surveille à chaque mètre (...) sans ça vous pensez bien qu'on se serait jamais décordés.
J. Giovanni, Meurtre au sommet,Paris, Gallimard, 1964, p. 103. Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. passé adj. décordé, ée, sp. [En parlant d'alpinistes] Qui est détaché de la corde qui relie à la cordée. Jamais Balmat [le guide] ne l'aurait laissé seul [Jean Réno] en face Nord et décordé par-dessus le marché (Id., ibid., p. 185). b) Le synon. désencorder. Sans nous désencorder, nous dégringolâmes moraines et éboulis (J. Sarenne, Trois curés en montagne, Paris, Grenoble, Arthaud, 1950, p. 145). Prononc. et Orth. : [dekɔ
ʀde], (je) décorde [dekɔ
ʀd]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 descorder intrans. « tirer une flèche (en ôtant la corde de l'arc) » (G. de Berneville, St Gilles, 1882 ds T.-L.) − xves., G. Chastellain,
Œuvres, éd. K. de Lettenhove, t. 8, p. 269 (au fig.); 2. mil. xves. trans « détacher les cordes (d'une malle, etc.) » (Jean Regnier, Fortunes et adversitez, éd. E. Droz, p. 204, 555) − 1546 ds Gdf.; de nouv. dep. 1754 (Encyclop. t. 4); 3. 1549 « défaire une corde en séparant les brins tordus » (Est., p. 675). 1 et 3 dér. de corde*, préf. dé-*, dés. -er; 2 dér. de corder. Fréq. abs. littér. : 1. |